LES CHAISIERS A MONTMERLE SUR SAONE


l'activité a été introduite pendant la révolution par 2 familles; une 3e à Saint Georges.

Le développement de la fabrication des chaises se réalisa avec la crise du phylloxera; les viticulteurs arrachant les vignes et se mettant à fabriquer des chaises.
Le bois utilisé était le murier avec l'élevage du ver à soie puis le frêne, le hêtre, le noyer; ces bois venant du haut beaujolais.
Les rempailleuses utilisaient des joncs plats (laiches) et de la paille de seigle.


Botte de paille des marais après séchage.

Les chaises étaient livrées à des marchands meuble lyonnais.

A partir de 1870 les bois débités provenaient de scieries mécanique de la région d'Artemare.
Les chaises se vendaient entre 3.75 et 4 F pièce; les plus ordinaires entre 25 et 33 F la douzaine vers la fin du 19e siècle.

Réflexion de Louis LABBE (1952) : "Quand on se rapporte à ces prix comparés à ceux de nos jours, on se demande comment ses patrons, ces ouvriers, ces ouvrières pouvaient vivre; et cependant tous étaient plus heureux que maintenant. Dans tous les ateliers le travail se faisait en chantant; il était payé à la pièce; la vie était tellement facile que beaucoup de ces chaisiers gagnaient suffisamment en travaillant 4 jours (20 à 24 francs) pour économiser de quoi acheter leur petite maison avec un bout de vigne et de jardin où ils récoltaient boisson et légumes nécessaires à la consommation familiale."

La valeur de l'argent

 



 


L'ACTIVITE
 

En prenant un coefficient approximatif de 4 pour donner une valeur "2018",

 - La valeur d'une chaise serait donc de 15 à 16 €.
 - Une douzaine de chaises ordinaire de 100 à 130 €.
 

Source (2009)

"Plaçons nous il y a un siècle en 1909

1 kilo de pain : 40 centimes (environ 1,40 euros)
1 litre de lait : 30 centimes (1.05 €)
1 douzaine d'oeufs : 1,25 franc (4,30 €)
1litre de vin : 50 centimes (1,75 €)
1 kilo de lapin : 2 francs (7 €)

Un vélo est à 100 francs (350 €) et un phonographe va de 60 francs (210 € )pour les petits modèles à plus de 300 (1050 €) pour les plus performants  (soit presque la gamme de prix des téléviseurs à écrans plats actuels)

Par contre l'auto reste presque "bon marché" par rapport à nos critères actuels : On trouve les voiturettes, les modèles automobiles les moins chers autour des 1000 francs (3500 €). mais il existe des modèles de luxe dont les tarifs montent bien au delà et sont réservés aux plus riches.

Comme maintenant la vie est plus chère à Paris mais les salaires sont aussi plus élevés : Un ouvrier charpentier touche 80 centimes de l'heure à Paris (2,45 euros), contre 40 à 50 centimes pour son collègue en province.
 Avec des journées de 8 à 10 heures, un ouvrier peut espérer récolter de 4 à 5 francs (environ 15 euros par jours)

L'alimentation demeure le premier poste de dépense des ouvriers et des employés, suivis par le logement. L'épargne et les loisirs restent plutôt rares.

Les femmes sont payées beaucoup moins : une femme de chambre touche 1,50F par jour (environ 5 euros)".

 




Archives départementales : Annuaire du commerce et de l'industrie 1911


 
Listes électorales : classement alphabétiques des inscrits exerçant la profession de chaisiers.
Listes électorales : classement par années de recensement des inscrits exerçant la profession de chaisiers.


IMPLANTATION EN 1905

 

Rue des Minimes Rue de la Foire Dubost Claude Cotto Jeanne
Bachelard Claude Allard jean Baptiste (5) Dubost Jean Claude (2) Marque Claudine
Béraud Gaspard Galland Jean Baptiste (2) Duchambon Pierre Perrier Françoise
Besson Marie Genillon Antoine (2) Duchambon Benoit Romand Jean Baptiste (4)
Boisson Marie Louise Genillon Jean Baptiste Durand Jean Baptiste Teillard Marie (2)
Boyer François Goujon Louis Durand Antoine Tournassoud Claude
Buland Pierre Guyot Philomène veuve Bernillon Labbe Louis Rue Bicêtre
Campy Benoit Poncet Julien (3) Laval Louis Boyer Elisabeth
Dumoulin Antoine (2) Suchet François Morel Claude (2) Guillard Marie
Duterre François (2) Rue d'Amareins Muguet Joseph Marcheret Francine
Farget Philippe Charbonnel Claude Rety Antoine Perrier Pierre
Farinet François Clavel Anne Sornay Etienne Divers
Fontenille Jean Marie Cusset Joseph (2) Les Carriats Poncet Ida (Rue des Princes) (2)
Genaudet Catherine Desmules Antoine Cusin Jean Claude Manin Isabelle (Rue des Princes)
Janin Antoine Duterre Jean Marie Duterre Jean Baptiste (2) Lafond Marie (Chantebrune) (2)
Janique Désiré Duterre François Nicolas Fargeot François (2) Fargeot Jean (Chantebrune)
Michaud Célestine (Vve Janique) Faussemagne Marie Favier Marie Vve Gimaret Duterre François (Grande place)
Jasse Joseph (2) Girard Jules Jasse Antoine Barbier Clémentine (Rue du Port)
Juillard Jean Baptiste Herbelette Jean Louis Jasse Nicolas (2) Raymond Marc (Rue de Montceaux)
Marceau Marius Julliard Pierrette Simonet Marie Vve Lesseur (2) Collet Claude (Rue de Montceaux)
Merard Jacques (4) Recondu Marie Mandy Cécile Rozier Jean Baptiste (Rue de la Mairie)
Percet Louise Rozier Antoine (2) Manin Benoit (2) Bonnamant Marie (Rue de la Mairie)
Percet Pierre Rue de Lurcy Odet Marguerite Labbé François (Quai de Saône)
Poncet Joseph (2) Bachelard Claude Raymond Claude (3)  
Rivollet François Bardin Michel Rue Papier  
Rochard Joseph Campy Joseph Gimaray Françoise  
Vial Pierre Dubost Claudius Buland Pierre  
Poncet Claude      


QUELQUES FAMILLES DE CHAISIERS

A - PONCET

    Poncet Jean Marie (1867      
    Poncet Jeanne Marie (1868 -      
           
        Poncet Julien Joseph (1896 -  
    Poncet Joseph (1869 -      
    Boisson Jeanne Annette (1878 -      
        Poncet Marie Louise (1918 -  
           
    Poncet Jean Claude (1878 -      
    Narbaud Marie (1892 -      
           
    Poncet Benoit (1872 -      
           
           
Poncet Claude (1795 -   Poncet Julien (1828 - 1911)   Poncet Claude (1859 -      
Rodary Claudine (1880 -   Labrosse Etiennette (1836 -          
(vigneron)          
    Poncet Joseph Julien (1875 - 1917)      
    Lafouasse Marie      
           
    Poncet Claudine      
           
           
    Poncet Jean Baptiste (1862 - 1903)   Poncet Marie Elise (1896 -  
    Ida Schevatz   Bacquart Florent Jules  
           
    Poncet Jeanne (1864 -      
           
         
  Poncet Joseph (1835 -      
  Bailly Anne      
  mariés à Montmerle le 31/08/1865 (Tonnelier à cette date)    


B - LABBE
 

LABBE François (1824 - LABBE François (1851 - LABBE Louis * (1880 - LABBE Benoite Jeanne (1905 - 1967)  
SANLAVILLE Jeanne (1829 - 1910) SERVIGNE Benoite VACHOT Jeanne CHAVENT Paul Emile (1895 -  
    (* Ancien maire de Montmerle)    

La maison LABBE de nos jours (2018)


C - GENILLON
 

  GENILLON Jean Baptiste (1810 - 1854)   GENILLON Jean Baptiste (1838 -    
GENILLON Jean Baptiste (1781 - 1858)   GUYOT Françoise (1807 - 1889)   GOUJON Jeanne Marie (1844 -    
GRISARD Françoise (1784 - 1873)          
  GENILLON Louis (1817 - 1896) chaisier   GENILLON Antoine (1846 -    
  GARNIER Marie (1818 - 1877)   COTTO Eugénie    
           
      GENILLON Louis (1859 -       
      LATOUR Claudine    


D - RAYMOND
 

        RAYMOND Marc Louis (1878 - ) chaisier  
           
           
        RAYMOND François (1881 - ) chaisier  
        LAMBERT Benoite Eugénie  
           
RAYMOND Martial aubergiste RAYMOND Marc (1796 - ) voiturier par eau RAYMOND Claude (1836 - ) chaisier   RAYMOND Marc (1862 - ) chaisier  
POLOSSE Constance CINIER Claudine CUSIN Catherine (1841   LEAUS Madeleine  
           
        RAYMOND Philibert (1873 - ) chaisier  
        THUSSEAUD Louise  
           
        RAYMOND Claude Louis (1870 - ) chaisier  
         

La production de chaises à Montmerle disparait dans les années 30.
Il y avait la concurrence des prisons de Melun et de Beaucaire ainsi que par des centres de production de Saône et Loire.
 


Conférence de Nelly BOURDILLON, ex-chef de l'entreprise Badaut-Duquet à Rancy (Saône et Loire).
Actes de la 13ème journée d'étude samedi 23 novembre 2013  - Ecomusée de la Bresse Bourguignonne.

"On a expédié nos chaises par bateaux au début du XXe siècle. Même à la fin vers les années 1890-1900 les chaises pouvaient partir par bateaux ; c’est-à-dire qu’on les emmenait en charrette jusqu’à Tournus et elles étaient descendues à Lyon pour être vendues. On les faisait moins chères que les chaisiers de Montmerle-sur-Saône et il y avait déjà des bagarres. On se bagarrait pas avec les Italiens à l’époque ! Ce qu’il y a d’anecdotique c’est que les années où il y avait beaucoup d’inondations en Bresse on pouvait pas récolter de laîche, eh bien on allait acheter de la laîche en Italie ! "

De grosses usines modernes s'installèrent dans les régions boisées; la main d'œuvre jeune se dirigea vers les usines de Belleville et de Villefranche; les anciens se remirent à cultiver la vigne.

 

Sources :


Histoire de Montmerle su Saône de l'occupation romaine à nos jours.
Louis LABBE 1952 (des exemplaires sont disponibles à la bibliothèque de Montmerle).

Archives départementales de l'Ain.