Cruzilles
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BRENON Louis


Ses origines


Louis BRENON est né le 9/12/1890 à Cruzilles les Mépillat.
Son père Louis avait 31 ans et était cultivateur.
Sa mère Louise née BERTHET avait 24 ans.
Claude et Louis BRENON étaient frères.
 

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Louis BRENON mesurait 1.69 m; il avait les cheveux châtain et les yeux orange.
Au niveau instruction générale il est classé 3 : sait lire écrire et compter.
 

Sa vie avant la guerre
 


Recensement Cruzilles 1901 - le bourg -

 - Marie née le 12/10/1886 mariée avec Benoit Auguste COCHET le 13/02/1909.

Au moment du conseil de révision il exerçait le métier de cultivateur.
Il est incorporé au 133e RI à compter du 9/10/1911.
Il est libéré le 8/11/1913.
 

La guerre

Louis BRENON est mobilisé à compter du 2/08/1914 au 133e RI.
Il est tué le 1/08/1916 au combat de la Somme au bois de Hem.

133e régiment d'infanterie
Dont extraits :
Enfin, le 29 juillet, vers 22 heures, arriva brusquement en première ligne l'ordre d'attaque pour le lendemain, au petit jour. Le jour « J » serait le 30 ; l'heure « H », 5 heures 45. Notre artillerie se taisait et ce silence inaccoutumé étreignait les cœurs. Mais vers minuit, les canons allemands se réveillèrent et commencèrent à battre systématiquement nos positions. C'est sous les obus que se placèrent les unités d'attaque, que se distribuèrent les vivres et les munitions d'assaut. Enfin notre artillerie entama à son tour le branle. A l'éclatement des 105 fusants autour de nous se mêlait le bruissement soyeux de nos 75 qui allaient faire terrer les Saxons.

Le régiment devait attaquer en liaison à droite avec un régiment mixte de zouaves et de tirailleurs, à gauche avec le 23e. Les limites de la zone d'attaque étaient les suivantes : à gauche, la corne sud-ouest du bois de Hem, puis une ligne fictive allant de cette corne au bois des Ouvrages et au point 440 de la deuxième position allemande ; a droite, la route Hem-ferme de Monacu. L'assaut devait être poussé sans arrêt jusqu'à l'objectif final, la tranchée de Hanovre, le long de la route de Maurepas-Cléry.

Quant aux bataillons d'assaut, ce seraient le 2e à droite, le 3e à gauche. Le Ier bataillon qui restait en réserve viendrait tenir, aussitôt l'assaut déclenché, les positions de départ des deux autres bataillons : Ire compagnie derrière le 2e bataillon, 2e compagnie derrière le 3e bataillon. La 3e compagnie demeurerait en réserve de brigade.

 

A 5 heures 45, l'attaque se déclencha sur tout le front franco-britannique au nord de la Somme, sur un terrain coupé de bois, de chemins creux et de carrières, propice dès lors à la défense. Nos soldats se jetèrent en avant sous les rafales de 75 qui miaulaient au-dessus des têtes. Le barrage de l'artillerie ennemie vint s'écraser derrière eux. Mais un épais brouillard empêcha les sections d'auto- canons et d'automitrailleuses d'assurer la progression, en aveuglant les résistances ennemies qui se dévoileraient.

Aux environs de 9 heures 30, le brouillard avait disparu ; des avions français, qui survolaient la position, firent connaître que toute la ligne du Tortillard de l'Est était signalée comme occupée par nous. Mis au courant de ces faits, les commandants des 2e et 3e bataillons firent des efforts incessants pour se relier à ces troupes, mais, les patrouilles ne revenant pas, les mitrailleuses crachant dès que le moindre mouvement se produisait dans nos lignes, l'accalmie se fit forcément, en attendant le soir. A la nuit, le régiment s'organisa sur les positions tenues, en attendant qu'une nouvelle préparation d'artillerie permît à une nouvelle offensive de continuer la progression après l'écrasement de l'ouvrage de Tatoï, qui avait constitué la pierre angulaire de la résistance boche. La journée avait été rude et meurtrière pour les deux bataillons engagés en première ligne. Leurs pertes étaient sérieuses et les survivants avaient dû rester plus de douze heures à 30 mètres des Boches, sans pouvoir faire un mouvement, sous le feu incessant de l'infanterie ennemie et sous un soleil de plomb. « Quelle soif il faisait », devaient dire plus tard les poilus !

Pendant toute la journée du 31, nos troupes se terrèrent sur le terrain conquis, sans pouvoir faire aucun mouvement en raison des feux de mitrailleuses et des tirs de l'artillerie ennemie. Quand nos canons se mirent à tirer sur l'ouvrage de Tatoï, quelques coups malheureux tombèrent dans nos lignes et nous causèrent des pertes.

Pendant la nuit, deux patrouilles ennemies tentèrent de pénétrer dans nos organisations ; elles furent repoussées par nos grenadiers et nos fusiliers, et un prisonnier allemand resta entre nos mains.

Le 1er août, un peloton de la première compagnie, qui avait remplacé en première ligne la 6e compagnie, très éprouvée, devait tenter à 18 heures de s'emparer du fortin de Tatoï. Le commandant Thouzelier fut chargé de préparer cette attaque. A 20 heures, bien que le tir de neutralisation des 75 n'eût pas été exécuté, le commandant prit un fusil et entraîna dans un assaut magnifique le peloton chargé de l'attaque. Les deux sections désignées s'élancèrent bravement ; l'une marcha directement sur le fortin ; l'autre, commandée par le sous-lieutenant Vinçon, se divisa en deux fractions qui progressèrent chacune par un des ravins se rejoignant au nord de l'ouvrage. Le débouché se fit avec un élan admirable sous un violent tir de barrage de l'artillerie allemande. ,La section de droite, qui, par ailleurs, avait été immédiatement prise à partie par un tir de fusils et de mitrailleuses, dut se plaquer contre une levée de terre située au milieu de la carrière séparant la tranchée de départ du fortin. Pendant ce temps, le lieutenant Vinçon, qui s'était trouvé en présence d'un certain nombre d'Allemands et qui, bien que blessé lui-même, en avait tué et blessé plusieurs à coups de fusil et de grenades, réussissait à s'installer au nord du ravin reliant la grande carrière à la tranchée à l'est du fortin, prenant ainsi à revers quelques-uns de ses défenseurs. Dès qu'elle s'en rendit compte, la section de droite quitta son abri et rejoignit sous les balles la section Vinçon.

Le commandant de l'attaque estima alors préférable d'attendre la nuit pour faire déboucher une nouvelle section directement sur le fortin, afin de l'assaillir à la grenade, pendant que les éléments groupés autour du sous-lieutenant Vinçon, et qui venaient à grand peine d'être renforcés par une mitrailleuse, prendraient l'ennemi à revers. Mais pendant la nuit l'ennemi évacua le reste de l'ouvrage et nous l'occupâmes avant le jour. Il laissait sur place de nombreux cadavres et une grande quantité de matériel. Parmi les artisans de ce succès il faut citer le sous-lieutenant Brun qui, bien que blessé dès le début, avait continué et conduit lui-même l'attaque à coups de grenades, faisant preuve d'un courage extraordinaire et d'une bravoure presque téméraire.