Guereins
(Accueil)
BERTHEAUD Claude
BREVET Jean Marie
CHARRIN Antoine
DANJOUX Jean Baptiste
DEBUIS Claudius
DENIS Georges
DESCOMBES Claude
DUC Jean Marie
FALCONNET J.C
FRÈREJEAN Louis
GIROUD Jean Marie
GOLLIARD Jean Marie
GRANGE Sébastien
GUEDET Jean Marie
LAMARCHE Félix
LARGE Louis
LONGIN François
MARION Auguste
MARION Benoit
MATHON Pierre
NIERMONT Gabriel
PONCET Claude Joseph
PRUDON Jean Louis
REVERDY Louis
ROCHE Jean Louis
SEILLER Léon
SÈVE Stéphane
THEVENET Alexandre
THEVENIN Louis
VALLET Jean Marie
VINTEJOUX Jean
|
LAMARCHE Félix
Ses origines
Félix LAMARCHE est né le 18/08/1891 à Guéreins.
Son père
Benoit avait 31 ans et était boucher.
Sa mère Louise Joséphine née BOISSON avait 32 ans.
Signalement
Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment
du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Félix LAMARCHE mesurait 1.73 m; il avait les cheveux noirs et les yeux
marron foncé.
Au niveau instruction générale il est classé 3 : sait lire écrire et
compter.
Sa vie avant la guerre
Recensement Guéreins 1901 - Le bourg -
Louise Joséphine BOISSON décède en 1899; son père se remarie avec Louise
BERTHAUD le 2/08/1899.
Recensement Guéreins 1911 - Le bourg -
- Charles (fils de Louise BERTHAUD) né le 19/04/1901.
-
Benoit né en 1904.
Félix LAMARCHE était célibataire.
Sa fiche du conseil de révision indique la profession de clerc de
notaire.
La guerre
Félix LAMARCHE est incorporé le 10/10/1912 au 133e régiment d'infanterie.
Il disparait le 9/08/1914 à Cernay.
Extraits historique 133e RI - Gallica.bnf.fr (journée du
9/08/1914
"Le lendemain, 9 août, la matinée se passa sans incidents. Des
patrouilles d'éclaireurs à cheval avaient seulement signalé l'apparition
des cavaliers ennemis sur les crêtes en arrière de Wattwiller.
C'était dimanche. Vers 11 heures,
au moment où la population, sortant des offices, emplissait les rues, un
77 siffla sur la ville et y éclata. En même temps on percevait, dans la
direction d'Uffholz, des crépitements de mitrailleuses. Nos avant-postes
étaient assaillis par des forces très considérables comprenant quatre
régiments de troupes actives venus dans la nuit de Strasbourg par voie
ferrée et débarqués à quelques kilomètres de Cernay. La cavalerie
ennemie débouchait de Wattwiller, tandis que l'infanterie s'avançait
entre les routes de Soultz et de Colmar.
Alerté, le régiment prit ses positions de combat et se déploya en arc,
en avant de Cernay. Tandis que les 6e et 7e compagnies tenaient toujours
à Uffholz, des éléments du Ier bataillon s'installèrent à leur gauche, à
Steinbach. Le 3e bataillon resta à Cernay, occupant la gare au sud et la
fabrique Schwarz au nord du village, s'appuyant à droite sur la Thur. Le
reste du régiment (2e, 3e, 4e et 5e compagnies) alla s'établir au nord
-ouest de Cernay, en arrière du ravin de Steinbach, sur des pentes
couvertes de vignes (cote 425) et se mit à ébaucher des tranchées. Le
combat était engagé et il fut de suite très violent. Les Allemands se
faufilaient dans les champs et leurs uniformes se confondaient avec la
couleur du blé. Ils avançaient par bonds de tirailleurs et bientôt l'on
reconnut, à l'accent guttural, leurs cris de commandement. A 12 heures,
l'ennemi avait ouvert le feu sur Uffholz et allait y porter son
principal effort. Les deux compagnies qui tenaient le village
résistèrent héroïquement, ne cédant le terrain que pas à pas, tirant
sans cesse, utilisant la moindre haie ou le plus petit talus. Elles
infligèrent de fortes pertes à l'ennemi, mais dans ses rangs les vides
étaient comblés aussitôt faits. Le lieutenant Glénat de la 7e compagnie,
recevant l'ordre de se replier, fit répondre : « La section Glénat
meurt, mais ne recule pas. » Parole de paladin, mais parole tenue! D'un
seul coup les soldats du 133e étaient entrés dans l'héroïsme. L'épopée
de gloire était commencée. Effectivement, le lieutenant Glénat tomba
mortellement blessé à l'endroit où il avait tenu jusqu'au bout.
Dans la plaine, le combat était général. La bataille faisait rage du
côté de Mulhouse, où étaient engagées les autres troupes de la brigade;
de toutes parts, des maisons en flammes, s'élevaient d'épais nuages de
fumée.
Vers 14 heures, l'ennemi parvint à prendre pied dans Uffholz,
submergeant par le nombre les défenseurs qui avaient pourtant tenu trois
heures. Le 3e bataillon, qui jusque là n'avait pas eu à subir un choc
bien violent, se trouva de ce fait découvert sur sa gauche. L'ennemi
devint alors plus pressant. Attaqué de front, de flanc, et recevant dans
le dos des coups de feu tirés par les Boches en civil restés à Cernay,
le bataillon, malgré sa résistance pied à pied, dut reculer en arrière
de la ville. Il s'établit à la fabrique Witz et sur les pentes de la
hauteur 375 au sud de Steinbach.
Ce repli avait permis aux Allemands de faire avancer leurs pièces à la
lisière du village. Bien défilée, derrière un réseau d'arbres, de nos
75, qui, ne pouvant prendre position sur les hauteurs, furent obligés de
se replier sur Vieux-Thann, l'artillerie allemande prit d'écharpe les
compagnies avancées du Ier bataillon et les contraignit à évacuer
Steinbach, pour reculer plus au Sud sur la ligne tenue par les 2e et 3e
compagnies Mais au moment où la Ire ligne allemande abordait la crête
qui descend de Steinbach à Cernay, et allait atteindre le calvaire, elle
fut prise sous le feu violent de la section de mitrailleuses du Ier
bataillon (lieutenant Combe), embusquée à courte distance. Une compagnie
de chez nous qui se repliait fit immédiatement demi-tour et rejeta à la
baïonnette les Boches surpris. Maîtres de Steinbach, les Allemands
s'étaient infiltrés dans les bois au nord, cherchant visiblement à
tourner notre gauche.
Par ailleurs, ses mitrailleuses, installées maintenant à Steinbach et
sur la crête Steinbach-Cernay, arrosaient, dru comme grêle, les pentes
couvertes de vignes où le gros du régiment avait ébauché des tranchées
pour tireurs à genoux. Mais malgré les pertes dues à la couleur vo/ante
de leurs pantalons rouges, cibles trop faciles pour les Allemands dont
elles-mêmes distinguaient mal les « feldgrauen », nos soldats tenaient
toujours sur les positions du matin que l'ennemi n'avait pu entamer.
Vers 16 heures, par suite des progrès de l'adversaire sur la gauche, ils
durent s'établir sur une crête plus au Sud. A 18 heures 30 ils y
repoussaient encore une attaque générale. Anxieusement, nos hommes
regardaient la trouée du chemin de fer reliant en droite ligne Cernay à
Mulhouse, à travers la forêt de Nonenbruck. On espérait confusément voir
déboucher par là le 23e ou d'autres éléments de la division. Vers 19
heures 30, pris en enfilade par des mitrailleuses et devant la menace
d'enveloppement de l'ennemi dont, presque derrière soi, on entendait les
clairons sonner, lugubres, l'assaut dans le ravin de Steinbach, le
régiment dut suivre le mouvement de retraite de la brigade et se
retirer. Il se rapprocha, en combattant, de Vieux-Thann où la nuit le
trouva. Épuisés par le combat, nos soldats barricadèrent l'entrée du
village, et, après s'être jetés sur les fontaines afin de se désaltérer,
s'étendirent pour dormir le long des murs et de chaque côté des rues.
Ainsi prenait fin ce combat de Cernay où le 133e qui venait de
recevoir le baptême du feu, avait manifesté les plus belles qualités
combattives."
Il est fait prisonnier et détenu à Ohrdruf.
Il est rapatrié le 25/09/1918.
Il décède le 27/11/1918 à l'hôpital sanitaire 63 de Saint Genis Laval
(Rhône) suite à la maladie contractée en captivité (tuberculose
pulmonaire).
|
Les prisonniers de guerre 14-18 |
Cernay
|