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PRUDON Jean Louis
Ses origines
Jean Louis PRUDON est né le 14/06/1890 à Guéreins.
Son père Louis Félix avait 29 ans et était jardinier à Romenay en Saône
et Loire.
Sa mère Françoise née LACROIX avait 23 ans et était femme de chambre à
Romenay.
Son grand père maternel (Benoit LACROIX) habitait Guéreins.
Signalement
Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment
du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Jean Louis PRUDON mesurait 1.63 m; il avait les cheveux châtain foncé et
les yeux marron.
Au niveau instruction générale il est classé 3 : sait lire écrire et
compter.
Sa vie avant la guerre
Recensement Guéreins 1896 - Le Simon -
Recensement Guéreins 1911 - Le Simon -
-
Maurice.
- Laurent né le 24/01/1888 à Romenay; décédé le 23/07/1914.
Sa fiche du conseil de révision indique la profession de jardinier.
A cette époque il habitait Guéreins.
Il est incorporé au 133e régiment d'infanterie à compter du 10/10/1911.
Jean Louis PRUDON s'est marié à Guéreins le 20/08/1915 à Guéreins avec
Marie Lucile RENAUDIN.
Cimetière Guéreins Carré 4 tombe 6.
La guerre
Jean Louis PRUDON est mobilisé le 2/08/1914 au 133e RI - 12e compagnie -
Il disparait le 30/07/1916 au bois de la Croisette dans la Somme.
Il est inhumé à la Nécropole de Maurepas (tombe 1878)
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Historique 133e régiment d'infanterie. |
dont extraits (gallica.bnf.fr) :
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Enfin, le 29 juillet, vers 22 heures, arriva
brusquement en première ligne l'ordre d'attaque pour le
lendemain, au petit jour. Le jour « J » serait le 30 ; l'heure «
H », 5 heures 45. Notre artillerie se taisait et ce silence
inaccoutumé étreignait les cœurs. Mais vers minuit, les canons
allemands se réveillèrent et commencèrent à battre
systématiquement nos positions. C'est sous les obus que se
placèrent les unités d'attaque, que se distribuèrent les vivres
et les munitions d'assaut. Enfin notre artillerie entama à son
tour le branle. A l'éclatement des 105 fusants autour de nous se
mêlait le bruissement soyeux de nos 75 qui allaient faire terrer
les Saxons.
Le régiment devait attaquer en liaison à droite avec un régiment
mixte de zouaves et de tirailleurs, à gauche avec le 23e. Les
limites de la zone d'attaque étaient les suivantes : à gauche,
la corne sud ouest du bois de Hem, puis une ligne fictive allant
de cette corne au bois des Ouvrages et au point 440 de la
deuxième position allemande ; a droite, la route Hem-ferme de
Monacu. L'assaut devait être poussé sans arrêt jusqu'à
l'objectif final, la tranchée de Hanovre, le long de la route de
Maurepas-Cléry.
Quant aux bataillons d'assaut, ce seraient le 2e à droite, le
3e à gauche. Le Ier bataillon qui restait en réserve viendrait
tenir, aussitôt l'assaut déclenché, les positions de départ des
deux autres bataillons : Ire compagnie derrière le 2e bataillon,
2e compagnie derrière le 3e bataillon. La 3e compagnie
demeurerait en réserve de brigade.
A 5 heures 45, l'attaque se déclencha sur tout le front
franco-britannique au nord de la Somme, sur un terrain coupé de
bois, de chemins creux et de carrières, propice dès lors à la
défense. Nos soldats se jetèrent en avant sous les rafales de 75
qui miaulaient au-dessus des têtes. Le barrage de l'artillerie
ennemie vint s'écraser derrière eux. Mais un épais brouillard
empêcha les sections d'auto- canons et d'automitrailleuses
d'assurer la progression, en aveuglant les résistances ennemies
qui se dévoileraient.
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A gauche, le 3e bataillon (capitaine Piébourg),
collant aux obus, entra dans le bois de Hem, s'empara de la
Carrière en pipe, atteignit le Tortillard et la station de Hem.
L'arrêt d'abord prévu sur la voie ferrée avait été expressément
interdit par le dernier ordre : il s'agissait d'atteindre, d'un
seul élan, sans se préoccuper des voisins, l'objectif final :
les 9e et 11e compagnies poussèrent donc droit devant elles, sur
le bois des Ouvrages, égrenant sur leurs traces les groupes de
nettoyage qui s'occupèrent de fouiller fossés, boqueteaux,
chemins creux où s'abritait le Boche. La 10e atteignit, de son
côté, la lisière est du bois de Hem, éparpillant aussi derrière
elles ses nettoyeurs, puisque, sous prétexte d'économiser des
forces, on imposait aux mêmes unités la double tâche de
progresser au pas de charge et de nettoyer. Mais des coups de
feu et des rafales drues de mitrailleuses éclataient de toutes
parts et jusque dans le dos des premières vagues ; des
silhouettes surgissaient du brouillard, coiffées d'un casque
étrange. Étaient-ce des nôtres ? Etaient-ce des Anglais ?
C'étaient hélas! des Allemands. Leurs troupes, qui n'avaient pas
été inquiétées par notre artillerie durant la nuit précédente,
étaient au coude à coude dans les tranchées très peu détruites,
et leurs unités de contre-attaque, rassemblées intactes à
quelque distance de la première ligne, étaient prêtes à
s'élancer et à saisir, comme dans un piège à ressort, les
éléments qui auraient pu percer.
Plus à gauche le bataillon Roullet, du 23 e, dont la position de
départ était en retrait sur celle du 3e bataillon, avait été
fauché par les mitrailleuses sur le glacis qui précédait le bois
de Hem. Il n'avait pas pu en aborder même la lisière et, de
toute la partie nord non nettoyée, sortaient des grenadiers
boches qui prirent à revers la 10e compagnie. D'autres prirent
de flanc la 11e, qui les chargea héroïquement, mais vit tous ses
officiers tomber successivement sous les balles. La ge, elle
aussi, était découverte sur son flanc droit, car le deuxième
bataillon avait été arrêté, comme nous le verrons ensuite. Prise
sous les feux de front du bois Croisette et les feux de flanc du
bois du Ver, elle tournoya. Les Allemands s'infiltraient, dans
le brouillard, entre le peloton d'assaut et les deux sections
laissées au nettoyage delà carrière en pipe et delà station.
Impossible de se voir, tant la brume était épaisse, et de se
prêter un mutuel appui. Les mitrailleuses, placées en échelon
sur les flancs, ne pouvaient pas tirer à travers ce voile
opaque. En quelques minutes, comme un navire disloqué par la
tempête, le bataillon fut submergé par les contre-attaques. Le
capitaine Piébourg rallia, entre la corne du bois de Hem et la
Carrière en pipe, les éléments restés autour de lui. Il fut
blessé et passa le commandement au capitaine adjudant-major
Martin. Un peloton de la 2e compagnie accourut à la rescousse ;
avec lui et avec les deux dernières sections de nettoyage de la
10e compagnie et une de la 11e, on chercha à rejoindre les
premières vagues, mais une barrière de mitrailleuses arrêta la
progression ; les Allemands cherchaient même à s'infiltrer, à
gauche, dans le trou produit par l'arrêt du 23 e, pour cerner ce
qui restait du bataillon : un peloton de la 2e compagnie les
arrêta. Les débris du 3e bataillon, accrochés en flèche jusqu'au
3 septembre à la corne du bois de Hem et à la Carrière en pipe,
allaient permettre au reste du régiment, comme nous allons le
voir, de manœuvrer par le flanc l'ouvrage de Tatoï et de
l'emporter après cinq jours de lutte.
A droite, le 2e bataillon (commandant Thouzelier), parti à
l'heure « H » avec une résolution magnifique, s'était heurté à
l'ouvrage de Tatoï énergiquement détendu et au feu meurtrier des
mitrailleuses ennemies qui crachaient la mort sans arrêt. Malgré
cela, les premières sections, commandées par le lieutenant
Dementhon et l'aspirant Sèbe, pénétrèrent dans le fortin en même
temps que les éléments de la 7e y arrivaient par le Sud. A ce
moment les deux chefs de section de la 6e furent tués ; le
sergent Cruiziat de la 7e fut blessé par les ennemis qui
l'entouraient ; le sous-lieutenant Laforce reçut une forte
commotion par l'explosion d'un obus. Les Allemands,
contre-attaquant à la grenade, réussirent à mettre leurs
mitrailleuses en action, et nos hommes durent refluer du fortin
vers la tranchée de départ. En vain le capitaine Dumont essaya
d'y pénétrer avec les deux autres sections de la 6e compagnie.
En vain le lieutenant Oudot, bien que blessé, pénétra à son tour
dans le ravin au nord du fortin où il fit quelques prisonniers.
Les mitrailleuses obligèrent à reculer. On ne put que se
cramponner dans la carrière entre le fortin et la tranchée de
départ et sur le mouvement de terrain qui séparait les deux
ravins, réunissant le fortin aux carrières du 3e bataillon. Le
brouillard qui se levait montrait les ouvrages de Tatoï garnis
d'ennemis. Nos mitrailleuses et nos canons de 37 purent alors
entrer en action, permettant à nos éléments avancés de gratter
la terre et de s'abriter.
Une fois la situation nettement établie, le lieutenant-colonel
Baudrand prescrivit au chef de bataillon Thouzelier de pousser
de l'avant, en négligeant l'ouvrage de Tatoï, pendant que les
compagnies de réserve profiteraient du brouillard pour se
porter, la 2e à la carrière nord, la Ire dans la carrière au sud
du bois de l'Observation. Le commandant Touzelier, laissant une
fraction de la 5e compagnie fixée sur Tatoï, forma une compagnie
de manœuvre (débris de la 6e, trois sections de la 5e) pour
déborder l'ouvrage par le Nord. Cette compagnie, commandée par
le capitaine Dumont, partit baïonnette au canon, mais sa droite
fut immédiatement arrêtée par le feu violent des défenseurs de
Tatoï. Le capitaine Dumont et le lieutenant Oudot furent
blessés. La gauche de la compagnie, qui avait pu pénétrer dans
la partie nord de l'ouvrage, se heurta au bataillon ennemi
arrivant de l'Est, après avoir contre-attaqué notre 3e
bataillon, et elle fut obligée de se replier devant le feu d'un
adversaire dix fois supérieur en nombre. Les débris de la
compagnie s'installèrent dans les trous d'obus à une trentaine
de mètres des Boches et y restèrent, essayant de se relier les
uns aux autres par de petites tranchées creusées à l'outil
portatif.
Aux environs de 9 heures 30, le brouillard avait disparu ;
des avions français, qui survolaient la position, firent
connaître que toute la ligne du Tortillard de l'Est était
signalée comme occupée par nous. Mis au courant de ces faits,
les commandants des 2e et 3e bataillons firent des efforts
incessants pour se relier à ces troupes, mais, les patrouilles
ne revenant pas, les mitrailleuses crachant dès que le moindre
mouvement se produisait dans nos lignes, l'accalmie se fit
forcément, en attendant le soir. A la nuit, le régiment
s'organisa sur les positions tenues, en attendant qu'une
nouvelle préparation d'artillerie permît à une nouvelle
offensive de continuer la progression après l'écrasement de
l'ouvrage de Tatoï, qui avait constitué la pierre angulaire de
la résistance boche. La journée avait été rude et meurtrière
pour les deux bataillons engagés en première ligne. Leurs pertes
étaient sérieuses et les survivants avaient dû rester plus de
douze heures à 30 mètres des Boches, sans pouvoir faire un
mouvement, sous le feu incessant de l'infanterie ennemie et sous
un soleil de plomb. « Quelle soif il faisait », devaient dire
plus tard les poilus !
Cimetière de Guéreins
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