Saint André d'Huiriat
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PAGNON François Louis


Ses origines

François Louis PAGNON est né le 9/05/1889 à Saint Julien sur Veyle.
Son père François Joseph avait 27 ans et était cultivateur.
Sa mère Françoise née PERROUD avait 22 ans.
 

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
François Louis PAGNON mesurait 1.65 m; il avait les cheveux et les yeux châtain.
Au niveau instruction générale il est classé 3 : sait lire écrire et compter.
 

Sa vie avant la guerre
 


Recensement Saint André d'Huiriat 1901 - Coland -



Au moment du conseil de révision il exerçait le métier de cultivateur.
Il est incorporé au 133e RI à compter du 7/10/1910.
Il est libéré le 25/09/1912.
Il revient à Saint André d'Huiriat.


Liste électorale Saint André d'Huiriat 1914.

 

La guerre

François Louis PAGNON est mobilisé le 2/08/1914 au 133e RI (7e compagnie).
Il est tué le 30/07/1916.
Il a été inhumé dans la région de Curlu Hem (Somme).

133e régiment d'infanterie

Enfin, le 29 juillet, vers 22 heures, arriva brusquement en première ligne l'ordre d'attaque pour le lendemain, au petit jour. Le jour « J » serait le 30 ; l'heure « H », 5 heures 45. Notre artillerie se taisait et ce silence inaccoutumé étreignait les cœurs. Mais vers minuit, les canons allemands se réveillèrent et commencèrent à battre systématiquement nos positions. C'est sous les obus que se placèrent les unités d'attaque, que se distribuèrent les vivres et les munitions d'assaut. Enfin notre artillerie entama à son tour le branle. A l'éclatement des 105 fusants autour de nous se mêlait le bruissement soyeux de nos 75 qui allaient faire terrer les Saxons.
Le régiment devait attaquer en liaison à droite avec un régiment mixte de zouaves et de tirailleurs, à gauche avec le 23e. Les limites de la zone d'attaque étaient les suivantes : à gauche, la corne sud-ouest du bois de Hem, puis une ligne fictive allant de cette corne au bois des Ouvrages et au point 440 de la deuxième position allemande ; a droite, la route Hem-ferme de Monacu. L'assaut devait être poussé sans arrêt jusqu'à l'objectif final, la tranchée de Hanovre, le long de la route de Maurepas-Cléry.
Quant aux bataillons d'assaut, ce seraient le 2e à droite, le 3e à gauche. Le Ier bataillon qui restait en réserve viendrait tenir, aussitôt l'assaut déclenché, les positions de départ des deux autres bataillons : Ire compagnie derrière le 2e bataillon, 2e compagnie derrière le 3e bataillon. La 3e compagnie demeurerait en réserve de brigade.
A 5 heures 45, l'attaque se déclencha sur tout le front franco-britannique au nord de la Somme, sur un terrain coupé de bois, de chemins creux et de carrières, propice dès lors à la défense. Nos soldats se jetèrent en avant sous les rafales de 75 qui miaulaient au-dessus des têtes. Le barrage de l'artillerie ennemie vint s'écraser derrière eux. Mais un épais brouillard empêcha les sections d'auto-canons et d'automitrailleuses d'assurer la progression, en aveuglant les résistances ennemies qui se dévoileraient.
A gauche, le 3e bataillon (capitaine Piébourg), collant aux obus, entra dans le bois de Hem, s'empara de la Carrière en pipe, atteignit le Tortillard et la station de Hem. L'arrêt d'abord prévu sur la voie ferrée avait été expressément interdit par le dernier ordre : il s'agissait d'atteindre, d'un seul élan, sans se préoccuper des voisins, l'objectif final : les 9e et 11e compagnies poussèrent donc droit devant elles, sur le bois des Ouvrages, égrenant sur leurs traces les groupes de nettoyage qui s'occupèrent de fouiller fossés, boqueteaux, chemins creux où s'abritait le Boche. La 10e atteignit, de son côté, la lisière est du bois de Hem, éparpillant aussi derrière elles ses nettoyeurs, puisque, sous prétexte d'économiser des forces, on imposait aux mêmes unités la double tâche de progresser au pas de charge et de nettoyer. Mais des coups de feu et des rafales drues de mitrailleuses éclataient de toutes parts et jusque dans le dos des premières vagues ; des silhouettes surgissaient du brouillard, coiffées d'un casque étrange. Étaient-ce des nôtres ? Etaient-ce des Anglais ?
C'étaient hélas! des Allemands. Leurs troupes, qui n'avaient pas été inquiétées par notre artillerie durant la nuit précédente, étaient au coude à coude dans les tranchées très peu détruites, et leurs unités de contre-attaque, rassemblées intactes à quelque distance de la première ligne, étaient prêtes à s'élancer et à saisir, comme dans un piège à ressort, les éléments qui auraient pu percer.
Plus à gauche le bataillon Roullet, du 23 e, dont la position de départ était en retrait sur celle du 3e bataillon, avait été fauché par les mitrailleuses sur le glacis qui précédait le bois de Hem. Il n'avait pas pu en aborder même la lisière et, de toute la partie nord non nettoyée, sortaient des grenadiers boches qui prirent à revers la 10e compagnie. D'autres prirent de flanc la 11e, qui les chargea héroïquement, mais vit tous ses officiers tomber successivement sous les balles. La 9e, elle aussi, était découverte sur son flanc droit, car le deuxième bataillon avait été arrêté, comme nous le verrons ensuite. Prise sous les feux de front du bois Croisette et les feux de flanc du bois du Ver, elle tournoya. Les Allemands s'infiltraient, dans le brouillard, entre le peloton d'assaut et les deux sections laissées au nettoyage delà carrière en pipe et delà station. Impossible de se voir, tant la brume était épaisse, et de se prêter un mutuel appui. Les mitrailleuses, placées en échelon sur les flancs, ne pouvaient pas tirer à travers ce voile opaque. En quelques minutes, comme un navire disloqué par la tempête, le bataillon fut submergé par les contre-attaques. Le capitaine Piébourg rallia, entre la corne du bois de Hem et la Carrière en pipe, les éléments restés autour de lui. Il fut blessé et passa le commandement au capitaine adjudant-major Martin. Un peloton de la 2e compagnie accourut à la rescousse ; avec lui et avec les deux dernières sections de nettoyage de la IOe compagnie et une de la 11e, on chercha à rejoindre les premières vagues, mais une barrière de mitrailleuses arrêta la progression ....