Saint Bénigne
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GEISEN Pierre Gabriel


Ses origines


Pierre Gabriel GEISEN est né à Chagny (Saône et Loire) le 4/10/1896.
Sa mère Catherine GEISEN avait 28 ans et était domiciliée à Manternach au Grand Duché du Luxembourg.
Son père était inconnu.
Sa mère s'est mariée le 10/08/1899 à Saint Bénigne avec Denis Louis Gabriel BRUNET né le 23/11/1847 à Saint Denis de Jouhet (36).
Denis Louis Gabriel BRUNET avait divorcé en Aout 1898 de Marie Hélène GASTE qu'il avait épousé à Buzancais (Indre) le 29/11/1873 (dont un fils Henri né le 3/11/1879).
Le père de Denis Louis Gabriel BRUNET était percepteur.
Denis Louis Gabriel BRUNET était lui même licencié en droit et devenu rentier lors de son remariage avec Catherine GEISEN.
 

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Pierre Gabriel GEISEN mesurait 1.78 m; il avait les cheveux châtain et les yeux bleu.
Au niveau instruction générale il est classé 5 : bachelier, licencié.
 

Sa vie avant la guerre
 


Recensement Saint Bénigne 1906 - Ternant - (Pierre GEISEN est inscrit sous le nom BRUNET).

Pierre Gabriel GEISEN a eu un demi-frère Jean né à Saint Bénigne au hameau de Ternant le 5/02/1901; décédé à l'âge de 4 ans en novembre 1905.

Au moment du conseil de révision Pierre Gabriel GEISEN était élève à l'école Saint Cyr.
 

La guerre

Pierre Gabriel GEISEN s'engage pour la durée de la guerre au 37e régiment d'infanterie.
Il est ensuite aspirant au 167e régiment d'infanterie.
Il est tué à Saint Thomas le 25/09/1915.

Historique du 167e régiment d'infanterie

dont extraits :
Le 24 (septembre 1915), à partir de 8h00, l'artillerie française déclanche un bombardement destiné à anéantir les premières lignes allemandes. Tir auquel répond rapidement l'artillerie allemande.
Le 25 septembre, 9h15, notre tir cesse, et quatre lignes de tirailleurs sortent des tranchées françaises, se dirigeant vers la crête de Servon.
Les choses sérieuses commencent. Les tirailleurs atteignent les tranchées ennemies. A droite, le 3e Bataillon est reçu par un feu nourri. Au centre, des éléments du 2e bataillon investissent les premières positions allemandes. L'Aspirant Charlot de la 5e Compagnie pousse l'avantage jusqu'aux batteries allemandes où il se fait tailler en pièces lors d'une contre-attaque vigoureuse.
Les 3e et 4e vagues doivent couvrir une distance de 1000 mètres en terrain découvert. Le résultat ne fait pas attendre. Artillerie et mitrailleuses se chargent de briser cet élan. Les pertes sont sérieuses. Le Lieutenant Lecourioux tombe à son tour.
A gauche, le 1er Bataillon s'est porté sur le bois en dents de scie. Les 2e et 4e compagnies se glissent du côté ouest, évitant le saillant sud, très fortement organisé, tandis que les 1ere et 3e compagnies le contournent par la droite. L'aspirant Barth, engagé volontaire de la classe 1917, blessé au départ, se relève, repart en avant disant : "Ce n'est rien". Blessé une seconde fois dans les lignes ennemies, il refuse de quitter son poste.
Cernés, les Allemands luttent avec l'énergie du désespoir mais doivent se rendre. Toute la première ligne de tranchées est en possession de nos troupes. De la deuxième ligne part un feu violent. Des tirailleurs allemands s'y sont retranchés et résistent. Les soldats Champagne et Franck de la 4e Cie, en tête d'un groupe de grenadiers, s'élancent sur ces défenseurs, en tuent plus de dix et capturent les autres.
Le régiment se rend maître des dernières positions sur la crête de Servon. C'est là que se révèle à ses yeux une nouvelle ligne de défenses non entamées par notre artillerie. Au prix d'importantes pertes, ces tranchées sont enlevées. Le régiment continue sa progression, descendant les pentes vers le ruisseau de la Noue Dieusson.
Près de 3 km de terrain ont été enlevés aux Allemands. La troupe est fourbue, désunie, décimée ; ses principaux chefs sont hors de combat. L'ennemi profite de ce moment de flottement pour organiser une contre-attaque. L'artillerie teutonne déclanche un tir de barrage, épaulant des troupes qui surgissent des vergers de Servon sur notre flanc gauche. Le Commandant Jeanpierre et le sergent Barthélémy des 2e et 1er bataillons parviennent tout juste à enrayer le retour offensif de groupes allemands de plus en plus nombreux. L'enthousiasme du début n'est plus ; nos soldats refluent.

Du côté du 168e RI, la situation est identique. Les hommes du Lieutenant-colonel Leroy débute leur attaque à 9h00. La progression est rapide et les trois premières lignes ennemies sont enlevées puis dépassées. Deux kilomètres environs ont été gagnés. Mais sur la droite, les unités qui cheminent au pied de l'Argonne ne suivent pas le mouvement et ne peuvent soutenir le 168e RI qui subit les tirs de mitrailleuses et de nombreuses batteries allemandes. Il est contraint au repli. Les Allemands contre-attaquent de flanc et de face les débris de nos régiments. C'est le reflux général. Le Lt-colonel Leroy est blessé en groupant autour de lui quelques hommes pour faire face à l'avance ennemie. Le soldat Foucard, ramène de la quatrième tranchée allemande, sous une grêle de balles, le Lieutenant Léger, gravement blessé au visage. Le sergent Chabert de la 3e Cie, repousse à lui seul, à coups de fusil, une équipe de grenadiers allemands, puis prend le commandement de sa Compagnie, la regroupe et contribue à enrayer momentanément la contre-attaque. Le soldat Vateau (non retrouvé au MPLF), monte sur le parapet avec sa mitrailleuse, aperçoit un groupe de Français qui poursuivent des Allemands ; il fait signe aux nôtres de s'écarter et fauche tous les Allemands. Quelques heures après, il est mortellement frappé sur sa pièce d'une balle à la tête.
Le Lieutenant-colonel Chépy prend le commandement du 168e RI pour le conserver jusqu'au début de 1918. Durant cette funeste journée, le 169e RI perdra aussi sont commandant (le Lieutenant-colonel Duchaussoy, ancien du 167e), ainsi que 26 officiers tués ou blessés. Il est remplacé par le Lieutenant-colonel Saint-Germain.

En ce qui concerne le 167e RI, les pertes sont très sérieuses : plus de 180 morts, sans compter les blessés qui succomberont les jours prochains. Le régiment et la Division étant destinés finalement à détourné des troupes ennemies des forces françaises principales, ont manqué de soutien d'artillerie, ont été confronté, à leur grande surprise, à des blockhaus habilement dissimulés et dont l'efficacité a causé des ravages dans leurs rangs. De plus les renforts n'ont pas suivi et sont massivement restés en arrière au lieu de flanquer les troupes de ligne.
La Division a perdu beaucoup de ses officiers, le Général ne l'oublie pas. Au 167e, nous ajouterons que son chef, le Lieutenant-colonel Etienne est blessé; le Capitaine Girard, détaché à l'Etat-major du régiment est mort; le lieutenant Darras, porte-drapeau, blessé, de même que le Commandant JeanPierre du 1er bataillon (sur 17 officiers, 2 ne sont pas hors de combat). La 1ere Cie déplore la perte du Capitaine Devernois ("le brave des braves" du Bois-le-Prêtre"), du Sous-lieutenant Martinet, tous deux tués au combat. Le Sous-lieutenant Gondet et l'Aspirant Benoist, grièvement blessés. A la 2e Cie, le Lieutenant Keip est tué, les Sous-lieutenant et Lieutenant Pierrotet et Monniot sont blessés. A la 3e Cie, les Sous-lieutenant Sigmann et Desvignes, l'Adjudant Copin, sont tués ; le Sous-lieutenant Dequeant est grièvement blessé. A la 4e Cie, le Sous-lieutenant Delage est tué et le Sous-Lieutenant Horain est blessé.
Le Commandant Spiess du 2e bataillon (13 officiers, 3 restent saufs), est tombé au combat. Les Lieutenant Du Noyer, Lecourioux, Nusbaumer, l'Adjudant Wittmann et l'Aspirant Charlot sont tués. Le Capitaine Ravaillier, les Lieutenants Pernet, Wettstein, Tobie, Auberkugler, lerot sont grièvement blessés.

Au 3e bataillon, le Capitaine Unal, les sous-lieutenant Rousselot, Cordonnier sont tués ; les Sous-lieutenants Brillant, Lacombe et Terrier sont blessés ; les Aspirants Roussel et Geisen sont tués.
Les effectifs des compagnies sont descendus à environ 35 hommes, et 2 ou 3 officiers.