Saint Jean sur Veyle (Accueil) ANTOINA Henri Benoit |
NEVEUX Pierre Alphonse
Signalement
Sa vie avant la guerre
La guerre
dont extraits : Après une marche difficile dans un terrain couvert de taillis, le 1er bataillon parvint à gagner le sommet de la croupe de Gemainfaing, et le 3e bataillon les abords du village. Mais le temps était affreux et la pluie tombait sans arrêt. Rien de chaud à boire et impossible d'allumer du feu. Les Boches commencèrent un violent bombardement qui nous éprouva. Sous le déluge d'eau et d'obus, les hommes courbaient le dos, résignés et transis. L'attaque fut reprise vers 8 heures. Le lieutenant-colonel Dayet, en personne, voulant entraîner sa troupe par son exemple, alla reconnaître Gemainfaing. Le village avait été évacué par les Boches qui y avaient même abandonné une quarantaine de blessés. On trouva aussi 50.000 cartouches en caisses. Le contact fut repris avec l'ennemi aux Fraiteux, à la lisière du bois des Faîtes. Mais l'artillerie allemande, pour couvrir son infanterie qu'elle sentait menacée, faisait une vraie débauche de munitions et nous causait des pertes sérieuses. On dut en rester là, sans feu, sous la pluie qui tombait toujours. A la nuit, les brancardiers essayèrent de transporter les blessés de Gemainfaing à Saint-Jean d'Ormont, utilisant, par une nuit noire, un chemin en pente qui n'était plus qu'une fondrière où l'on enfonçait jusqu'aux genoux. Les difficultés étaient inouïes. Le 20 septembre il pleuvait toujours. Depuis 48 heures les hommes n'avaient pu dormir autrement que dans l'eau ; depuis 48 heures ils n'avaient rien mangé ni rien bu de chaud, et ils grelottaient sous leurs uniformes transpercés. Nombre de réservistes et de territoriaux, que le régiment avait reçus en renfort les 16 et 17 septembre, étaient dans un état lamentable. Trois même venaient de mourir de congestion au cours de cette nuit. Pour ajouter encore à ces misères l'artillerie ennemie continuait à déployer une invraisemblable activité, arrosant de 77 et de 105 tout l'arrière de nos lignes jusqu'au col des Raids. Des positions qu'ils occupaient à notre gauche, les Allemands dirigeaient sur nous des feux de flanc qui rendaient toute progression impossible. D'ailleurs en face de nous ils s'étaient fortement retranchés sur la ligne cote 620, le Fraiteux, le bois des Faîtes, la Come. La violente canonnade d'obusiers lourds de 105 dirigée sur la croupe de Gemainfaing nous causa, au cours de cette journée, des pertes encore très sensibles. Le lieutenant Munsch fut grièvement atteint. L'enlèvement des blessés sous les obus, par des routes qui étaient de vrais marécages glissants, devenait de plus en plus pénible. |