MANOA Elie Aimé
Ses origines
Elie Aimé MANOA est né à Pailhares (Ardèche) le 8/03/1881.
Son père
Benjamin avait 43 ans et était cultivateur.
Sa mère Rosalie née REGAL avait 36 ans.
Signalement
Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment
du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Elie Aimé MANOA mesurait 1.64 m; il avait les cheveux et les yeux
châtain.
Au niveau instruction générale il est classé 2 : sait lire et écrire.
Sa vie avant la guerre
Au moment du conseil de révision Elie Aimé MANOA exerçait le métier
de cultivateur à Pailhares.
Il est incorporé au 55e RI le 15/11/1902.
Il est libéré le 23/09/1905.
Liens Geneanet vers frères et soeurs.
Texte de Jacques COLLET
Dans l'église de Chanoz, on peut voir une plaque en marbre en mémoire
des victimes de la grande guerre.
A côté de cette plaque, une plus petite rappelle la mémoire d'Elie
MANOA. Les anciens de Chanoz se souviennent peut-être de Constantin
MANOA, qui a tenu autrefois une épicerie. Lucien Planche a bien connu
les fils de Constantin MANOA.
On constate que ce patronyme n'a rien de bressan ; le secrétaire de
mairie-instituteur orthographie le nom à sa façon :" MANOIS" (liste
électorale de 1914). En effet, Constantin MANOA est né en 1885 à
Pailhares en Ardèche, où ses parents étaient cultivateurs. Par quel
hasard est-il venu dans notre région ? En 1911, il est ouvrier tailleur
d'habits à Confrançon, chez le marchand et épicier Benoit GOTALY. Il a
dû alors connaître un autre épicier, celui de Chanoz , Michel RUDE ...et
sa fille Victorine.
Tous deux se marient en 1912 à Chanoz.
Constantin MANOA a sans doute été appelé sous les drapeaux, mais il en
est revenu.
Son frère Elie a été tué au début du conflit, en Lorraine ( à l'est de
Nancy).
Sa famille a fait apposer une plaque souvenir dans l'église (la date
semble inexacte : 9 au lieu du 1er).
Constantin. MANOA succède à son beau-père comme marchand-épicier ; il
développe l'affaire; il est décédé en 1954 et son épouse Victorine en
1971.
La maison RUDE - MANOA n'existe plus. Elle occupait un coin de l'emplacement de l'actuel parking en contrebas de la mairie. (photo : document Lucien Planche). On constatera aussi que le monument aux morts a changé de place. |
On reconnait le petit bâtiment situé à gauche sur la photo de l'époque. |
Recensement Chanoz Chatenay 1926 - Le bourg - (la famille de son frère
Constantin).
Elie Aimé MANOA réside successivement à :
- Peyrins près de Romans (26) en 1907.
- Arles au 331 rue des arènes en 1908.
- Peyrins chez BRUNEL meunier en 1909.
- Paris 5 boulevard Voltaire chez PINET à partir de 1910.
La guerre
Elie Aimé MANOA est mobilisé le 3/08/1914 au 61e RI.
Il est tué au combat de Champenoux le 25/09/1914.
Il est inhumé à la
nécropole nationale de Friscati à Vitrimont tombe 1500.
Son nom figure sur le monument aux morts de Pailhares et de Peyrins.
Monument aux morts de Pailhares |
Monument aux morts de Peyrins. |
Historique du 61e RI
Le 61ème régiment d'infanterie, commandé par le colonel Leblanc,
quitte Privas le 6 août 1914. Débarqué à Vézelise (Meurthe et Moselle),
il est dirigé vers la Lorraine et parvient à Dieuze sans autre combat
qu'un engagement d'avant-garde à Montcourt le 15 août.
Bataille de Dieuze (19-20 août 1914)
Le régiment traverse Dieuze le 19 août ; les Allemands viennent
d'évacuer la ville. L'avant-garde, à peine engagée dans la plaine de
Vergaville, au nord-ouest de Dieuze, est accueillie par un violent feu
de mousqueterie. La progression commence sous un feu meurtrier. Cette
première journée de combat vaut au 61ème un léger gain de terrain. A la
nuit, l'intensité diminue ; l'ennemi se retranche à la lisière de la
forêt de Geberstroff sur des positions préparées à l'avance, solidement
organisées et défendues par de nombreuses mitrailleuses. L'ordre
d'attaque est donné de nouveau au point du jour. Les vagues d'assaut
partent à 1200 mètres des lignes ennemies, sous un feu intense de
mitrailleuses et d'artillerie de gros calibres : des vides énormes se
creusent dans les rangs, l'élan et brisé. Reformées, les vagues
s'élancent à nouveau. En vain. Le barrage précis et serré fauche les
lignes de tirailleurs. Les rares survivants s'accrochent au terrain,
s'efforçant d'organiser une ligne de résistance. Dans l'après-midi, le
repli est ordonné. Les compagnies et les sections de mitrailleuses
chargées de couvrir la retraite du régiment accomplissent leur mission
avec le plus admirable esprit de sacrifice, cédant pas à pas le terrain
à un ennemi de beaucoup supérieur en nombre et lui infligeant des pertes
importantes. Le colonel Leblanc, blessé d'une balle au bras, conserve
pendant quarante-huit heures, le commandement du régiment. Le régiment
arrive le 24 août à Mont.
Combats de Mont (24 août)
L'ennemi occupe Mont-sur-Meurthe. Le village est organisé
défensivement. Le régiment, arrivé de nuit, et accueilli par une
fusillade nourri : il s'établit aux abords du village et engage le
combat au point du jour. Après une matinée de lutte acharnée, le village
est enlevé à l'arme blanche et l'ennemi se replie sur Lunéville. Ramené
dans la région de Bar le Duc, le 61ème attaque à la Maison-Blanche, puis
à Audernay. L'ennemi bat en retraite ; la poursuite continue jusqu'à
Avocourt - Montfaucon. Le 16 septembre, les Allemands s'établissent sur
la ligne Avocourt - bois de Forges : la guerre de tranchées commence.
Combats d'Avocourt (23 septembre)
Le 61ème attaque, les 23, 24 et 25 septembre, le village d'Avocourt
et le bois de Cheppy. Au cours de ces attaques, le colonel Capxir,
commandant le régiment, est tué. Le commandant Albiges prend le
commandement et tombe à son tour. Le régiment fait de nombreux
prisonniers.