Bagé le Chatel
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BOURGUIGNON Marie Philippe Adrien


Ses origines


Adrien BOURGUIGNON est né le 8/08/1894 à Crottet au hameau de la Carrière.
Son père Michel avait 55 ans et était rentier.
Sa mère Thérèse née RETY avait 30 ans.

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Adrien BOURGUIGNON mesurait 1.63 m; il avait les cheveux noir et les yeux marron.
Au niveau instruction générale il est classé 3 : sait lire écrire et compter.
 

Sa vie avant la guerre
 

Son père décède à Crottet le 28/09/1902 au hameau de la Carrière.


Recensement Crottet 1906 - La Carrière -

Sa mère décède également et Pierre RETY domicilié à Bagé le Chatel devient son tuteur.

 

La guerre

Adrien BOURGUIGNON est ajourné un an en 1914 pour faiblesse.
Il est incorporé à compter du 16/12/1914 au 172e RI.
Il est nommé caporal et passe au 97e RI le 24/05/1915.
Il est tué le 4/09/1916 à 16 h 10 à Barleux.
Son corps sera transféré au cimetière national de Dompierre (Somme) tombe 2608.

Historique du 97e R I

Le régiment est entré en ligne, il est installé aux abords de Barleux, petit hameau en ruine que 2 fois déjà les coloniaux ont vainement tenté d'enlever. Il fait partie de la 10e armée qui, le 4 septembre à midi quinze, doit partir à l'attaque et border la Somme : placé à l'extrême gauche de la ligne, il a pour mission d'enlever Barleux, puis de converser au nord face à Biaches et à Péronne, de façon à fermer la tenaille sur les défenseurs allemands encore installés au sud de la rivière, dans la boucle. L'aube a été pluvieuse et chacun est transi de froid. N'importe ! à l'heure prescrite, les alpins sont debout et le soleil se lève sur le champ de bataille. À gauche, le 4e bataillon s'élance, enlève la première tranchée allemande puis la seconde, mais il est alors pris violemment à partie sur sa gauche par les défenseurs plus au nord dont les feux d'enfilade lui causent de terribles pertes. Il leur fait face, et résiste à toutes les attaques et parvient à se maintenir.
Au centre, le 2e bataillon aborde la première tranchée allemande, l'enlève, dépasse une carrière profonde qu'il laisse aux nettoyeurs le soin de fouiller et poursuit sa marche. Mais les Allemands sortent en foule des abris profonds qu'ils ont creusés dans la carrière et dans lesquels ils ont été à l'abri durant les jours précédents : ils se jettent sur les assaillants, arrêtent la progression de ceux qui arrivent ou prennent à dos les 2 compagnies : 5e et 6e qui ont déjà passé. Celles-çi encerclées de toutes parts luttent désespérément, refusent de se rendre et quand l'ennemi les serre de trop près, elles les repoussent à la baïonnette.
Les hommes tombent : le sous-lieutenant Viollet sert lui-même la mitrailleuse dont tous les servants ont été tués. Le sergent Voisin, le grenadier Armand, luttent à coups de grenades non amorcées dont ils se servent comme des pierres : les munitions s'épuisent, le soir arrive ; alors le capitaine Baboulin se dresse, pousse un cri En avant ! à la baïonnette et les survivants, dans un dernier élan, parviennent à rejoindre le régiment.
À droite, le 3e bataillon, qui avait à parcourir un espace découvert, assez considérable, fut soumis, dès le départ à un violent tir de barrage et s'il put parvenir aux lisières du village, ce fut grâce à une énergie surhumaine des combattants.
L'attaque avait échoué, les pertes étaient des plus lourdes : au 3e bataillon, il restait 2 officiers, et 60 hommes. Le 159, à droite, n'avait pas mieux réussi.
Le régiment s'étala alors sur ce sol qu'il eut pour mission de défendre et s'étendit de Barleux jusqu'à la Maisonnette, ferme-château construit sur un petit mamelon dominant toute la boucle de la Somme et dont nous ne possédions qu'une partie.
L'existence y fut dure, le bombardement était incessant et les hommes constamment occupés à se dégager de leurs abris écrasés, à réparer les dégâts, relever les mourants, y vivaient dans l'attente de la mort. Ils demeuraient pourtant. Puis, un jour, le bombardement se fit plus intense, à la Maisonnette même il n'y a plus d'abri, il n'y a plus d'organisation, il n'y a plus de chef, il n'y a plus d'unité, il n'y a plus que quelques hommes épars qui luttent désespérément et succombent.