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DESPLANCHE Jean Marie
Signalement Sa vie avant la guerre
La guerre
dont extraits : LE COL DES JOUNAUX ET SAULCY Le 30 août, les 2e et 3e bataillons devaient, avec le 23e R. I. et
des groupements du 4e R. A. C. se diriger vers le Nord, à droite de la
Meurthe, pour agir dans le flanc gauche des colonnes ennemies qui, ayant
franchi le col de Saales, cherchaient à tourner l'aile droite de notre
première armée. Après avoir longé les lacs de Retournemer et de
Longemer, dont la beauté est classique, — nappes bleues dormant entre
deux pans sombres de montagnes, — on passa à Gerbépal et on arriva vers
10 heures à Anould, où le 2e bataillon resta en réserve, tandis que le
3e était envoyé au col de Mandray. Le capitaine Cornier indiqua au commandant Falconnet qu'il convenait de commencer l'attaque par la corne du bois. Malheureusement les trois autres compagnies s'élancèrent avec trop d'entrain, avant que l'ennemi n'eût été attiré à la corne. Pendant qu'elles franchissaient les 100 mètres à découvert, un feu meurtrier les faucha, et la plupart des officiers, - capitaines Tusseau et Audé, — lieutenants Dircksen et Desbazeilles, tombèrent, tués ou blessés. Le bataillon n'en continua pas moins sa marche, et, la 4e
compagnie en tête, il bouscula l'ennemi et commença la poursuite. Accroché aux pentes de la troisième crête, il finit par s'en rendre maître, capturant même des prisonniers. Il ne restait plus qu'à enlever le dernier piton rocheux, au sud de la Tête de Béhouille. Mais là, on se heurta à des positions fortement organisées ; d'autre part, les chasseurs, qui attaquaient la Tète de Béhouille par l'ouest, étaient fatigués par les combats des jours précédents et n'en pouvaient plus. On fit alors appel au 3e bataillon qui était au col de Mandray, et, en fin de journée, on tenta un nouvel effort. Vers 19 heures, on réussit à pénétrer à nouveau dans les positions ennemies. La 4e compagnie — qui, moins éprouvée au début, avait pris ensuite la tête du mouvement, — parvint jusqu'aux pentes sud-est de la Tête de Béhouille, mais, arrêtée par une violente fusillade, elle ne put pas la gravir. La nuit d'ailleurs était venue. Le régiment coucha sur ses positions à 100 mètres de l'ennemi. De toutes parts s'élevaient les plaintes des blessés appelant nos brancardiers, dont les silhouettes s'éclairaient aux rayons blafards de la lune : « Kamaraden », criaient les Allemands. Certains d'entre eux s'avisèrent d'appeler en français pour faire croire qu'ils étaient des nôtres. Mais une patrouille conduite par le lieutenant Girard, choisi pour sa parfaite connaissance de la langue allemande, éventa le guet-apens, et la nuit finit dans un calme relatif. Au loin, on entendait rouler les convois ennemis : les Boches amenaient des renforts et de l'artillerie.
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