Cormoranche
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LORIN Claude


Ses origines


Claude LORIN est né le 6/10/1889 à Cruzilles les Mépillat au bourg.
Son père Antoine Nicolas avait 39 ans et était cultivateur.
Sa mère Philiberte née GAMBY avait 34 ans.

 

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Claude LORIN mesurait 1.69 m; il avait les cheveux brun et les yeux bleu.
Au niveau instruction générale il est classé 2 : sait lire et écrire.


 

Sa vie avant la guerre



Recensement Mogneneins 1906 - le bourg -


Recensement Cormoranche 1906 - Noaillat -

 - Jean Louis né le 19/01/1880 décédé le 9/06/1907.
 - Nicolas né le 5/12/1885 marié à Cormoranche le 12/05/1914 avec Marie Joséphine DUVERNAY décédé à Bourg le 15/10/1958.

Au moment du conseil de révision Claude LORIN exerçait le métier de cultivateur.
Son père était décédé le 30/09/1908.
Il est incorporé au 133e RI à compter du 1/10/1910.
Il est libéré le 25/09/1912.

 

La guerre

 

Claude LORIN est mobilisé le 2/08/1914 au 133e RI.
Il est tué entre le 30/08 et le 10/09/1914 au col des Journaux et Tête de Béhouille.
Son décès sera fixé au 2/09/1914 par le tribunal de Bourg le 22/02/1921.
 
Historique du 133e RI

dont détails :
Mais, l'ennemi, dont la veille on voyait à la jumelle les colonnes de renfort arriver par les cols de Saales et de Sainte-Marie, avait occupé pendant la nuit les pentes de la Tête de Béhouille, et le 2 septembre, dès l'aube, il attaqua nos avant-postes. Le bataillon de chasseurs qui tenait la cote 584, au nord-ouest de la Tête de Béhouille, dut l'abandonner vers 4 heures et signala qu'une forte colonne allemande se dirigeait sur nos positions. Les attaques de l'adversaire devenaient de plus en plus vives.

Le 1er bataillon fut chargé de défendre le rentrant du bois de Béhouille. La position était mauvaise, parce qu'elle avait devant elle un trop court espace de terrain avant l'angle mort qu'occupaient déjà les colonnes allemandes. Le repli vers le col des Journaux fut alors décidé. Le commandant Falconnet chargea la 4e compagnie, qui avait ses officiers au complet et son effectif presque intact, d'occuper une position intermédiaire, afin de permettre au bataillon et au régiment de s'installer et de se fortifier au col des Journaux.

Les 1re, 2e, 3e sections, sous le commandement du capitaine Cornier, admirablement secondé par le brave sous-lieutenant Cuillerier, exécutèrent cet ordre. Pendant ce temps la 4e section (lieutenant Girard) allait s'établir sur l'excellente position que formait la Roche du Renard (cote 639), avec la consigne de tenir là au moins une heure, pour permettre au reste de la compagnie son installation en deuxième ligne de défense et le repli des Ier et 3e bataillons au col des Journaux. Il était 5 heures du matin.

Aussitôt arrivée, l'occasion s'offrit à cette section, qui comprenait encore 50 fusils, d'infliger des pertes sanglantes à l'ennemi. Celui-ci, en masse compacte, chargeait, drapeau déployé et musique en tête, contre un seul bataillon de chasseurs qui ne repoussa pas moins de dix assauts successifs en l'espace d'une heure.

Le feu violent des chasseurs avait provoqué un changement de direction de l'attaque. La masse allemande s'orienta vers la Roche du Renard. A l'arrivé de la 4e section, un flottement se produisit parmi les assaillants qui durent se fractionner en plusieurs colonnes d'assaut. Le tir, dirigé dans chaque demi-section par le lieutenant Girard d'une part et le sergent Rousset de l'autre, était d'une précision remarquable. Des éléments arrivés jusqu'à cinquante mètres de la position furent anéantis par les balles. Certaines vagues décimées reculèrent pour se reconstituer ensuite : aucune ne put aborder.

A 11 heures du matin (on tenait depuis plus de cinq heures cette position qu'on avait demandé de défendre une heure), le lieutenant Girard, qui avait la mâchoire brisée par une balle, fut remplacé par le sergent Rousset. Ce brave eut de suite la main fendue par une balle, et, furieux, sans souci du danger, tendit son poing sanglant à l'ennemi. Il passa le commandement de la section au caporal Chauvet qui s'abattit à son tour, l'épaule fracassée. Les caporaux se succédèrent ensuite au commandement de la section, frappés tour à tour. Les pertes se faisaient sensibles, mais le courage de ceux qui restaient n'était pas amoindri. La mission confiée à cette section était bien remplie. Pourtant devant le résultat obtenu, la position résistant toujours, le capitaine Cornier chargea le sous-lieutenant Cuillerier de se porter avec sa section à la Roche du Renard et de continuer la lutte avec des éléments nouveaux renforçant la 4e section si éprouvée.

Insouciant des balles qui sifflaient de toutes parts, malgré ses hommes qui le suppliaient de s'abriter, le sous-lieutenant Cuillerier dirigea debout le tir de sa section. Éprouvé par notre feu, l'ennemi avait dû s'arrêter. Soudain, dans le vacarme confondu des départs et des arrivées, éclata sur la section une salve de six 77. Une batterie allemande, postée à la lisière du bois de Béhouille, à 100 mètres à peine, venait d'ouvrir le feu sur le petit groupe. Les rafales se succédèrent sans arrêt pendant un quart d'heure, obligeant nos hommes à se coucher, et l'infanterie ennemie put avancer. Nos soldats reculèrent alors de quelques pas, puis, tapis dans l'herbe, attendirent. Le stratagème réussit : les Boches, les croyant partis, allongèrent leur tir, puis le cessèrent. Alors se redressant, nos hommes commencèrent une fusillade enragée sur la batterie dont on distinguait l'emplacement à l'entrée du bois. « Courage, ça tombe », disait le lieutenant qui observait à la jumelle. Hélas ! en quelques minutes les munitions furent épuisées. Cependant les 77 reprenaient de plus belle et les tirailleurs ennemis avançaient. En désespoir de cause on allait les charger à la baïonnette, quand un cri de joie retentit : « Des munitions ! » Le fourrier de la compagnie en apportait plusieurs musettes. Rageusement on tira sur l'ennemi qui n'était plus qu'à 100 mètres, le forçant à s'arrêter. Il était 11 heures quand arriva l'ordre de se replier. Et, folie magnifique, ce qui restait de la section, une dizaine d'hommes, se mit en colonnes par deux, et, au pas cadencé, encadré par les obus et les balles, qui pourtant l'épargnèrent, gagna le col où le sous-lieutenant Cuillerier reçut les félicitations du colonel commandant la brigade : « Oh ! je leur ai fait assez de mal. Maintenant ils peuvent bien me tuer », répondit-il.

En effet l'ennemi, arrêté par un feu violent, avait subi des pertes considérables et ne put, par la suite, enlever le col des Journaux qu'il convoitait. Le sacrifice du ier bataillon, et en particulier de la 4e compagnie, fit gagner une journée qui permit le regroupement des forces et l'organisation défensive du col.