Thoissey
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DEBRAY François


Il existe un doute sur l'identité de ce soldat.


Ses origines


Un soldat du nom de Henri Auguste DEBRAY se retire à Thoissey en 1919 après la guerre.
Ce soldat est né à Sailly Saillisel  le 13/12/1890.

Henri Auguste DEBRAY

Henri Auguste DEBRAY avait un frère François Ovide né le 5/08/1894 à Sailly Saillisel dans la Somme.
Il a été tué en 1915 (date figurant sur le monument aux morts).

On peut donc penser qu'il s'agit de ce soldat car aucun autre profil correspondant n'a été trouvé.


 

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
François DEBRAY mesurait 1.66 m; il avait les cheveux noir et les yeux marron.
Au niveau instruction générale il est classé 2 : sait lire et écrire.

 

Sa vie avant la guerre


Au moment du conseil de révision il exerçait le métier d'ouvrier agricole.
A cette époque il vivait lui et sas parents à Sailly Saillisel.

 

La guerre

François DEBRAY est incorporé au 4e régiment d'artillerie lourde à compter du 1/09/1914.
Il passe au 21e régiment d'infanterie coloniale le 15/10/1914.

Il est tué à Massiges entre le 25/09 et le 6/10/1915.

François DEBRAY figure sur le monument aux morts de Sailly Saillisel.


 
21e régiment d'infanterie coloniale

dont extraits :

Le Combat.— Commencée le 22 septembre, la préparation d'artillerie se continue les 23 et 24, sans ripostes sérieuses de l'ennemi dont nos simulacres d'attaque font seulement déclencher les tirs de barrage.
Dans la nuit du 24 au 25 le régiment est mis en place. A 4 heures, son dispositif d'attaque est complètement réalisé.
Il a pour mission de conquérir la portion de la position de Massiges formée par la cote 191 et la caponnière de l'Arbre aux Vaches.
Un jour gris et pluvieux se lève. Les premiers coups de canon se font entendre, puis leur voix s'enfle et s'étend. C'est la préparation d'artillerie qui reprend, précise, condensée et puissante.
9 h.15. — Bloc homogène, véritable schéma du dispositif offensif, la première vague d'assaut bondit en avant.

Le bataillon LE BOULANGER est à droite, le bataillon DUCROT à gauche, leurs chefs en tête. Dans un ordre impressionnant les vagues successives surgissent et déferlent. Plusieurs fractions partent au pas cadencé, dont le rythme bref est martelé par les commandements de leurs sous-officiers.
Mais l'œuvre du canon est restée incomplète ; l'ennemi est encore là. La lutte s'engage, âpre et farouche de part et d'autre. De tous côtés les balles sifflent, les mitrailleuses crépitent, fauchant nos rangs.
Sur la droite, devant les rafales meurtrières, il y a un moment d'hésitation ; les éléments de tête se plaquent au sol. « En avant, mes amis » crie le capitaine CHARLEMAGNE qui tombe quelques pas plus loin, mortellement frappé. Électrisé par l'exemple, la ligne toute entière se rue à nouveau, franchit les réseaux restés intacts et court à la deuxième tranchée dont elle s'empare après un combat forcené au cours duquel les capitaines MOUTOT et CHAPUIS tombent à leur tour.
Le barrage d'artillerie s'intensifie, les feux de mitrailleuses se resserrent et se précisent, partant de blockhaus inexpugnables. Le bataillon DUCROT a perdu son chef, tué au moment où il franchissait la crête du fortin. Réduit à 170 hommes, le bataillon Le Boulanger occupe la tranchée de Lissa conquise de haute lutte et s'y maintient opiniâtrement en dépit des tentatives acharnées de l'ennemi pour y reprendre pied. Au cours de ce combat à la grenade, resté légendaire au régiment, le sergent ÉVRARD (7e Cie), monté sur le parapet, repousse à lui seul un groupe d'ennemis menaçants. Blessé au cours de l'affaire, cet admirable héros tombera plus tard glorieusement devant Hurtebise. Plus loin, c'est le sergent MÉQUIN qui tous ses officiers tués, prend le commandement de sa compagnie, regroupe autour de lui les survivants et repart à l'assaut.
Le capitaine ROBINET de PLAS et le lieutenant LE CALVEZ sont tués sur la cote 191 enlevée de haute lutte, avec les capitaine GRUNFELDER et POIROT, le lieutenant-colonel Van VATERMEULEN parcourt la ligne de combat où sa présence et son calme exaltent le moral de tous.
Mais les munitions s'épuisent, l'ennemi redouble ses attaques, le colonel voit chanceler cette poignée de braves ; il leur faut un renfort immédiat.
Deux compagnies du bataillon GUERRIER sont engagées : compagnie RAVIGNON à droite, compagnie BONNARD à gauche et la lutte reprend avec une nouvelle ardeur.
Le capitaine RAVIGNON est tué en tête de sa compagnie qui, très éprouvée, oblique vers l'ouest. Le capitaine BONNARD prend le commandement du groupe et le ramène vers l'Arbre aux Vaches sous un feu d'enfer qui le décime.
La progression, très lente, s'effectue par bonds méthodiques, mais doit s'arrêter devant la nappe rasante des feux de mitrailleuses. Le groupe BONNARD s'établit alors en crochet défensif vers la droite, et tient tête à l'ennemi qui contre-attaque sans cesse pour reprendre, par un mouvement de flanc, la cote 191. Sur l'ordre du général PUYPÉROUX, qui a établi son P. C. de combat au sud du Cratère, la 6e compagnie (capitaine PASCHAL) est envoyée en renfort aux éléments de droite du 4e R. I. C., très vivement pressés par l'ennemi. Le commandant GUERRIER est tué en parcourant les lignes.
Le jour tombe, la bataille s'apaise. Tranchée de Lissa, fortin de la Caponnière, Arbre aux Vaches, formidable position de la cote 191, muets témoins de tant d'actes de sublime héroïsme qui resteront à jamais inconnus, vous êtes nôtres, mais votre conquête, admirable fait d'armes qui semblait impossible, a coûté au régiment des pertes sans précédent : 35 officiers et 1.608 hommes hors de combat sont la lourde rançon de cette journée de victoire.
Le canon s'est tu, et le silence de la nuit n'est plus troublé que par les plaintes des mourants et les gémissements des blessés dont l'évacuation se poursuit, régulière et rapide, grâce à l'inlassable activité des docteurs GAILLARD, BOURRAGUÉ, AGOSTINI et à l'inoubliable dévouement du médecin-chef FAUCHEREAU, qui prodigue à tous ses soins empressés et le réconfort moral tant apprécié des survivants de cette effroyable mêlée C'est là que le soldat VERCHER, amené au poste de secours, meurt en disant au médecin qui le réconforte : « Ça va bien. C'est pour le pays... Vive la France ! »
Mais la tâche n'est pas achevée. Parmi les corps déjà raidis dont le sol est jonché, le terrain conquis est rapidement organisé. Malgré la pluie, la boue et le bombardement continuel, les unités sont reformées. Des éléments du 23e colonial sont rassemblés, dont l'apport ramène nos effectifs à environ 800 hommes que le colonel Van VATERMEULEN répartit en trois groupes, sous les ordres du commandant LE BOULANGER et des capitaines BONNARD et DUPONT.
Pendant onze jours, sous la pluie qui tombe sans arrêt, dans les boyaux détrempés et glissants devenus de véritables ruisseaux de boue, les bataillons vont, avec une opiniâtreté admirable, continuer peu à peu leur progression et briser la résistance acharnée opposée par l'ennemi sur les pentes nord du Massif dont il tentera vainement de reconquérir le sommet en de furieuses contreattaques puissamment appuyées par l'artillerie. Au cours d'un de ces engagements, le général PUYPÉROUX est blessé au bras gauche ; il refuse de se laisser évacuer et conserve le commandement de la brigade, activement secondé par le capitaine VIDEAU et le capitaine MARTIN SAINT-LÉON qui tombe peu après grièvement blessé. Le 28, la 3e ligne (Münsterberg) sur laquelle les Allemands s'étaient désespérément accrochés, est enlevée. Le commandant LE BOULANGER qui a fait dégager une pièce de 77 abandonnée par l'ennemi au Cratère, la fait mettre en action contre les lisières du Bois de Ville et les tranchées du Calvaire, prises d'enfilade. Son tir précis fait la joie de nos braves Marsouins et Bigors, heureux de renvoyer à l'ennemi les 1.500 obus qu'il nous a abandonnés.
Le 29, les tranchées de Graab, Neisse et Kosten tombent entre nos mains après une journée de valeureux efforts soutenus sans arrêt. De nombreux prisonniers sont faits à l'ennemi par le sergent-major BRAULT (tué en fin de journée) et le sergent LEVINSKI. Le caporal VIEILLOTTE, avec quelques hommes, en capture également plus de quarante, après avoir tué à bout portant un capitaine allemand qui allait l'abattre d'un coup de revolver.
Au cours du combat, le capitaine BONNARD, renversé et fortement commotionné par l'éclatement d'un 105 qui tue à ses côtés le lieutenant FAVREAU, refuse de se laisser évacuer et reprend son poste après quelques minutes de repos.
Jusqu'au 6 octobre, le combat se continue, forcené de part et d'autre. Malgré les pertes nouvelles qui les frappent, malgré la fatigue qui les épuise mais ne peut entamer leur moral, fantassins et mitrailleurs du 21e viennent à bout de leurs adversaires et rendent stériles toutes leurs tentatives, tenacement répétées de jour et de nuit.
L'effort fourni par le régiment au cours de cette période peut être égalé mais non dépassé. C'est d'abord le 25, dans un élan superbe, la conquête d'une position déjà très forte par elle-même et que les travaux de l'ennemi ont transformée en une véritable forteresse. Cette seule journée coûte au régiment la perte de plus des deux tiers de son effectif et de la plupart de ses officiers. Au 1er
bataillon, il ne reste que deux lieutenants (GRENIER et SERGENT) ; au 3e, le commandant LE BOULANGER est seul indemne.
Puis, sous le feu terrible d'un tir d'artillerie presque incessant, le régiment continue à progresser sur une profondeur de 700 à 800 mètres et s'empare de plusieurs lignes successives puissamment défendues, infligeant à l'ennemi de lourdes pertes et lui enlevant près de 400 prisonniers, 2 canons, de nombreuses mitrailleuses et un matériel considérable. Dans la nuit du 6 octobre, le 1er bataillon passe en réserve à Virginy, le 9, les 2e et 3e bataillons gagnent les bivouacs des cotes 138 et 202.
Un renfort, arrivé du dépôt d'Ivry, est réparti entre les 3 bataillons, mais ne suffit pas à combler les vides creusés dans leurs rangs.
Le relevé des pertes du 25 septembre au 6 octobre s'élève au total de 35 officiers et 1.608 hommes.
Le 16 octobre, le régiment quitte le secteur et vient cantonner à Verrières, près de Sainte-Menehould. Sa belle conduite lui vaut une citation à l'ordre de la 2e armée (27 octobre 1915).