EXTIER Jean François René
Ses origines
René EXTIER est né le 26/12/1886 à Manziat au bourg.
Son père René avait 41 ans et était charpentier.
Sa mère Jeanne Marie Anne née BOYAT avait 35 ans.
Signalement
Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment
du service militaire mais notait une description de chaque homme.
René EXTIER mesurait 1.68 m; il avait les cheveux brun et les yeux brun.
Au niveau instruction générale il est classé 3 : sait lire écrire et
compter.
Sa vie avant la guerre
Recensement Manziat 1896 - Le bourg -
Au moment du conseil de révision René EXTIER exerçait le métier de
cultivateur.
Il est incorporé au 44e RI à compter du 8/10/1907.
Il est libéré le 25/09/1909.
René EXTIER se marie à Replonges le 16/02/1911 avec Marie Louise
Claudine MORIER demeurant et née à Replonges le 11/03/1891.
Recensement Manziat 1911 - Le bourg -
Le couple a une fille Jeanne Claudia née le 13/01/1914 à Manziat au
bourg; mariée le 12/01/1937 à Replonges avec Pierre Honoré FENOUILLET;
décédée le 2/06/1976 à Replonges.
La guerre
René EXTIER est mobilisé le 3/08/1914.
Il est classé service auxiliaire par la commission de réforme de Bourg
du 2/03/1915 pour lésions bacillaires des poumons.
Il passe successivement au :
- 407e RI le 29/09/1915,
- 274e RI le 12/10/1915,
- 35e RI le 29/01/1917,
- 242e RI le 21/02/1917,
- 260e RI le 30/09/1917,
- 371e RI (compagnie hors rang) le 28/10/1917.
Il a été cité à l'ordre de la 9e brigade le 1/06/1916 : "Employé comme
signaleur observateur a fait preuve d'une grande énergie et d'un profond
mépris du danger; a été blessé en accomplissant sa mission".
Il a été blessé par éclat de grenade au bras droit et à l'avant bras
gauche le 21/05/1916 au bois de la Caillette.
René EXTIER décède le 18/10/1918 à Ochrida (Serbie).
Extrait des pertes du 371e RI
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Historique du 371e RI |
Le Lieutenant-colonel Lamborot remplaçait en Juillet au
371e le Lieutenant-colonel Borie, rapatrié.
Le front sortant de son état de torpeur redevient actif.
L'ennemi projette une attaque de grande envergure.
Pendant plus d'un mois les tirs de harcèlement et de destruction sont
intensifs; les reconnaissances ennemies sont nombreuses.
Enfin, lassé par notre résistance, l'ennemi renonce à son attaque; et
chaque jour nous apporte une légion de déserteurs.
Le secteur redevient presque calme, à notre tour, nous devons mener le
combat; la grande offensive, celle qui devait assurer la victoire
décisive, se préparait.
Organisée avec méthode par les Généraux Guillaumat et Franchet d'Esperey,
la lutte devait être chaude et sans merci.
L'offensive gigantesque se déclenchait le 15 septembre; du 15 au
21, les 11e D. I. C. et 3e D. I. M. les Serbes s'emparaient de la
Seletehka (Bobiste, Visoks et Cernska) puis le 2e groupement de D. I.
(156e D. I. et 35e D. I. et les Evzones) entrant en action aidèrent à
l'encerclement et à la capture de la 1 Ie armée allemande.
A grand pas le territoire serbe était libéré.
Pendant ce temps les divisions d'Albanie si elles eurent un rôle plus
effacé, ne coopéraient pas moins à la grande action. ,
De toutes parts, Allemands et Bulgares fléchissaient, laissant à
leur propre sort, les troupes autrichiennes.
C'est alors que commença notre rôle.
Malgré l'épuisement produit par une année de secteur, on nous demandait
un sacrifice énorme « empêcher les Autrichiens de se replier vers le
Monténégro ».
Les 371e et 372e constitués en colonne mobile partirent à travers les
montagnes afin de remplir la mission qui leur était confiée. Il
fallait atteindre Elbasan.
Les quelques pièces d'artillerie mises à notre disposition et le
ravitaillement ne purent suivre.
Jour et nuit il fallait marcher, lutter, se livrer à des assauts
partiels, avancer, avancer toujours, triompher de tous les obstacles.
Les routes étaient coupées, les pistes détrempées par une pluie
torrentielle étaient impraticables, les ponts sautés, nous
contraignaient à passer les torrents avec de l'eau jusqu'aux épaules.
Rien dans le ventre, mais de la joie au cœur.
L'ennemi fuyait, fuyait sans cesse. Qu'importaient la fatigue, la pluie,
l'absence de nourriture. Nous pressentions le succès décisif qui faisait
entrevoir derrière l'auréole de gloire, l'avenir assuré et le retour au
foyer.
Cette campagne d'Albanie fut une véritable épopée.
Partis le 4 octobre de Golik Nord, nous passions à Babia; le 6, au Pont
de Kamara, la cavalerie autrichienne tentait de résister pour sauver les
convois. Le pont sauté leur permettait d'anéantir leurs dépôts de
munitions. Le 7, nous étions à hauteur d'Elbasan, le 8, nous
franchissions le Skumbi et nous entrions à Elbasan en même temps qu'une
colonne italienne partie de Bérat.
Plus d'ennemi, plus d'obstacle.
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