Biziat
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GREZAUD
Jean Marcel
Ses origines
Marcel GREZAUD est né le 13/09/1895 à Biziat au hameau de la Moussière.
Son père Jean Antoine avait 52 ans et était cultivateur.
Sa mère Josephte GREZAUD avait 33 ans.
Ses parents se sont mariés à Sulignat le 19/01/1881.
Signalement
Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment
du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Marcel GREZAUD mesurait 1.71 m; il avait les cheveux blond et les yeux
bleu.
Au niveau instruction générale il est classé 3 : sait lire écrire et
compter.
Sa vie avant la guerre
Recensement Biziat 1896 - Moussière -
- François Joseph né à Biziat le 21/02/1883; marié à Cruzilles le
9/11/1904 avec Marie Claudine BOURJON; décédé à Grièges le 16/04/1965
- Marie Louise née à Biziat le 3/11/1884; mariée le 11/06/1914 à Biziat
avec Benoit Joseph GREFFET; décédée le 6/12/1957 à Saint Jean sur Veyle.
- Joséphine Léontine née à Biziat le 10/12/1887; mariée le 25/11/1909 à
Biziat avec Claude Joseph GARNIER; décédée le 1/08/1982 à Pont de Veyle.
- Benoit Tony né à Biziat le 15/10/1891; cité à l'ordre de son régiment le
13/05/1917 : "Soldat modèle de courage et de dévouement au front
depuis le début, blessé une fois, s'est distingué à Verdun, à Soissons,
en Champagne; le 16/04/1917 a eu son frère tué à ses cotés; malgré sa
douleur a continué à combattre et pour venger son frère a abattu
plusieurs ennemis".
Il se marie à Saint Julien sur Veyle le 1/12/1922 avec
Eugénie BAGET; il décède le 6/03/1962 à Bourg en Bresse.
- Germaine Victoire née à Biziat le 25/02/1905; décédée à Gleizé le
1/04/1988.
Recensement Biziat 1906 - La Goutte -
Recensement Biziat 1911 - La Goutte -
Au moment du conseil de révision Marcel GREZAUD exerçait le métier
d'agriculteur.
La guerre
Marcel GREZAUD est incorporé au 60e RI 2e compagnie le 16/12/1914.
Il décède le 16/04/1917 à 10 h suite à des blessures reçues à la lisière
est du bois en potence dans le secteur du Godat près de Courcy (Marne)
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Historique du 60e RI |
dont extraits :
le 3 février nous arrivons à Courcelles-Saint-Brice, Champigny; jamais
marche ne fut aussi pénible à cause de la température. Le régiment est
envoyé presque aussitôt dans le secteur nord-est, aux Cavaliers de
Courcy et à La Neuvillette. Il relève le 410e du 38e C. A. Il s'agit
vraiment, cette fois, d'un secteur de « père de famille ». Après un
court séjour dans les villages de Pouilly et de Janvry, le régiment
arrive au bivouac; le 29 mars, au camp Chenay, près de Châlons-sur-Vesle.
La même nuit, il prend possession du secteur du « Godat », sur le canal
de l'Aisne. C'est le point où la division doit attaquer dans la
prochaine offensive. Le moment est venu de faire les derniers
préparatifs, c'est en ce sens que, l'activité du régiment va se déployer
jusqu'à la date mémorable du 16 avril.
Pendant la nuit, tous les bataillons de la division prennent leurs
emplacements, dans une obscurité complète et au milieu des rafales de
pluie, de neige et de vent.
L'heure du départ va sonner : les officiers ont le regard fixé sur leur
montre qu'ils tiennent en main. Les hommes se lèvent, assujettissent
leurs cartouchières et quand le chef s'écrie : « Ça y est, allons, les
enfants ! » tous enjambent le parapet de la tranchée, s'en vont d'un pas
décidé, sans hésitation, vers le but qu'ils entrevoient à peine dans la
brume du matin. Le 1er bataillon franchit rapidement les réseaux, suivi
de près par le 2e , et aborde la première ligne ennemie, au bois de
Potence. Il y est accueilli à coups de grenades et de mitrailleuses. On
a tôt fait de réduire un nid de mitrailleuses qui se découvre à la
lisière du bois et un fortin qui fait obstacle à la marche en avant dans
le boyau de Gibet. Le capitaine ORARD, de la 2e , et le lieutenant DUC,
de la 1ère, font du bon travail avec leurs grenadiers. L'un de ceux-ci,
le soldat DORVAL, de la 3e , nettoie un abri à la grenade et en fait
sortir 30 Boches qui sont capturés.
A l'heure fixée, 5h 30, la première ligne est enlevée. Nous avons enlevé
des mitrailleuses, des minen, un canon revolver sous coupole blindée, 7
pièces de 77; beaucoup de morts et de blessés allemands, affreusement
mutilés, sont étendus dans les abris ou dans les tranchées conquises.
Malheureusement, nous avons quelques morts. Le lieutenant FLOTTES, de la
1ère C. M., et le lieutenant CHAREIX sont, parmi les victimes. Le 2e
bataillon suit dans les conditions prévues. Il a quelques pertes au
départ. A l'heure prescrite, éclairé par ses patrouilles, il se prépare
à attaquer la voie ferrée. Un glacis de 600 mètres nous en sépare qui
est balayé par les rafales de 150 et de 210. Nos 155 entrent en action
et font de jolie besogne.
L'assaut est donné à 8 heures. Les vagues progressent par la plaine et
par le boyau de Pola. Dans le boyau, une mitrailleuse boche s'obstine à
tirer. Un lieutenant s'élance : « REBILLARD, crie-t-il à l'un de ses
fusils mitrailleurs, un jeune de la classe 1916, viens avec moi!» Le
poilu s'approche. Tous deux sautent dans la tranchée boche. Le
lieutenant brûle la cervelle de trois mitrailleurs et s'empare de leur
pièce : celle- là du moins ne nous gênera plus ! Le sergent PICQUEMAL
est parti, lui aussi, en patrouille. Il aperçoit une batterie de 105 à
la lisière d'un bois. Sans hésiter, il fonce sur les artilleurs, assomme
d'un coup de crosse le commandant de la batterie, tandis que ses hommes
clouent les servants sur leurs pièces à coups de baïonnette, ne gardant
qu'un d'entre eux pour l'interroger. GOURVES, grenadier à la 1ère
compagnie, tombe sur un détachement boche commandé par un officier. Il
n'a plus de grenades. Que faire ? Sans hésiter, il va droit à l'officier
et le somme de se rendre. Celui-ci refuse GOURVES lui saute à la gorge
et l'étrangle. Les camarades accourent. Les Boches stupéfaits se
rendent. A quelque temps de là, le soldat GOURVES sera fait chevalier de
la Légion d'honneur et défilera à Paris, le 14 juillet, à côté du
drapeau du régiment. Le 2e bataillon escalade le talus de la voie
ferrée. Les Boches sortent de leurs abris et de leurs niches et se
sauvent à l’arrière de nos lignes en levant les bras. A notre droite, le
35e progresse, lui aussi, et enlève le village de Berméricourt dont les
murs blancs étincellent au soleil. Le bataillon DUFFET, continue son
avance et, la 5e en tête, arrive devant le bois Fayel. Des canons
boches, installés à la lisière du bois, à 200 ou 300 mètres, continuent
à tirer, sans répit, servis par des artilleurs d'un sang-froid
remarquable. Le Dr DUMAS, qui était à la recherche d'un abri où l'on put
installer le poste de secours, est atteint grièvement à la tête d'un
éclat d'obus. Le sous-lieutenant MERCIER, de la 5e , est tué devant la
voie ferrée. Tué aussi le capitaine ORARD, de la 2e . Le lieutenant
BOINE, de la 5e , est blessé, mais il refuse de se laisser emporter, il
mourra en pleine action. Le commandant CHENOST, du 1er bataillon, est
atteint d'un éclat d'obus, vers 11 heures.
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