Saint Laurent
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PHILIBERT André Noel
Ses origines
André Noel PHILIBERT est né le 25/12/1898 à Saint Laurent.
Son père Claude Marie Eugène avait 26 ans et était employé de commerce.
Sa mère Jeanne née DURY avait 29 ans.
Signalement
Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment
du service militaire mais notait une description de chaque homme.
André Noel PHILIBERT mesurait 1.63 m; il avait les cheveux châtain et
les yeux marron.
Au niveau instruction générale il est classé 2 : sait lire et écrire.
Sa vie avant la guerre
Recensement Saint Laurent 1911 - La levée.
- René Jean né le 30/12/1903 à Saint Laurent; marié à Saint mendé (Seine)
le 2/06/1926 avec Henriette Marie JOURDAIN; décédé le 9/09/1984 à Bourg.
Au moment du conseil de révision André Noel PHILIBERT exerçait le métier
d'employé de commerce.
La guerre
André Noel PHILIBERT est engagé volontaire pour 4 ans le 1/03/1917 à la
mairie de Macon au titre du corps des équipages de la flotte de Toulon.
Il est matelot électricien.
Il disparait en mer le 19/04/1918 lors du torpillage du chalutier
SALAMBO.
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Le chalutier SALAMBO |
Rapport du Lieutenant de Vaisseau CAMPION, commandant le chalutier
SALAMBO
J’ai l’honneur de vous rendre compte des circonstances dans lesquelles
s’est produite l’attaque à la torpille par un sous-marin ennemi du
convoi du LOIRET, le 19 avril 1918 à 16 heures Greenwich par L : 38°40’
G : 18°10’.
Le convoi naviguait dans la formation prescrite : le CHAUVEAU en
éclaireur à deux ou trois milles devant, le SALAMBO chef d ‘escorte, à
400 mètres environ à tribord et un peu sur l’arrière du travers du
LOIRET, le JEAN DORE tenait le poste symétrique à bâbord. Les zigzags
étaient exécutés jour et nuit conformément au graphique n° 6. La vitesse
était de huit nœuds. Houle au sud, petite brise du sud-est, route vraie
au nord 62 est.
Le convoi venait d’exécuter l’abattée de 30° sur la gauche lorsque le
LOIRET aperçut un jet d’eau, puis un sillage de torpille à deux cents
mètres environ par bâbord. La torpille menaçant l’avant du bâtiment, le
Commandant du LOIRET fit mettre la barre toute à droite et parvint à
éviter la torpille qui passa à deux mètres de l’avant. S’apercevant
alors que cette dernière, continuant sa course, menaçait le SALAMBO, le
LOIRET fit entendre cinq coups de sifflet brefs en hissant le guidon B.
En entendant le sifflet du LOIRET, je bondis du pont où je me promenais
sur la passerelle et, scrutant l’étendue de mer qui nous séparait du
convoyé, je finis par apercevoir, se projetant sur le remous de son
hélice, un bouillonnement d’eau anormal, bientôt suivi d’un affleurement
de la torpille qui fut signalée par plusieurs hommes du SALAMBO pour un
marsouin. Je crus à ce moment que le LOIRET avait paré la torpille par
son arrière.
La trajectoire, masquée par le LOIRET, n’était malheureusement pas
visible, et je ne pouvais en tirer aucune indication sur la meilleure
manœuvre à faire pour éviter la torpille. Toutefois, celle-ci venant de
l’avant, la barre fut mise toute à gauche, seule manœuvre qui me parut
rationnelle. Toute variation de vitesse pourrait être aussi dangereuse
qu’inutile.
Le SALAMBO commençait à peine à obéir à la barre quand la torpille le
frappa aux deux tiers de sa longueur vers l’arrière, à la hauteur du
compartiment chaufferie-machine, 15 seconds au maximum après les coups
de sifflet du LOIRET. La torpille, que je distinguai très nettement,
était réglée pour deux mètres d’immersion et avait un cône en cuivre
rouge. L’explosion mit en pièces l’arrière du bâtiment qui disparut
aussitôt, des éclats étant projetés par-dessus le LOIRET qui se trouvait
alors à 300 mètres environ. L’étrave se dressa hors de l’eau et la
moitié avant du bâtiment disparut en glissant par l’arrière.
Le bâtiment n’avait pas mis plus de vingt secondes pour disparaître
entièrement.
Je me trouvais sur la passerelle entouré de mes deux chefs de quart. Le
maître de manœuvre DERVACLE disparut au moment de l’explosion et ne fut
plus revu. Le second-maître ELDIN, blessé par des éclats de vitres à la
face et ne sachant pas nager, parvint à se sauver. Lorsque la passerelle
m’eut déposé dans l’eau, je nageai pour éviter le gaillard d’avant qui
la surplombait. D’autres explosions attribuables aux grenades furent
ressenties. Elles me parurent lointaines et venant d’une grande
profondeur.
En disparaissant, le SALAMBO laissa sur la surface de l’eau les
nombreux engins de sauvetage que je faisais toujours garder libres sur
le pont en prévision d’un accident aussi rapide : flotteurs de filets
indicateurs, boudins en liège, radeaux, bouées couronnes, ceintures de
sauvetage supplémentaires qui étaient réparties dans tous les postes de
faction, y compris la hune et la passerelle et à proximité des panneaux
de sortie des postes.
Les survivants s’accrochèrent à ces engins en s’entraidant.
Pendant ce temps, le JEAN DORE cherchait à découvrir la trace du
sous-marin ; le LOIRET se rapprochait un instant de nous, puis faisait
toute à toute vitesse dans le sud-ouest.
Le JEAN DORE exécute habilement et rapidement le sauvetage des
survivants, tandis que le CHAUVEAU rejoignait le LOIRET sur mon ordre.
Après ¾ d’heure de recherches sur les épaves, le JEAN DORE à son tour,
essaya de rattraper le convoi encore visible à l’horizon. Ne pouvant le
rejoindre avant la nuit et n’obtenant aucune réponse à notre demande de
rendez-vous, je décidai de suivre le déroutement probable du LOIRET avec
l’espoir de ne pas trop nous en écarter et de garder une chance de le
retrouver au jour.
Aucune trace de périscope ne fut aperçue avant le torpillage et durant
les opérations de sauvetage.
Signé : E. CAMPION
(source : livre d'or de la Marine - guerre 14/18)
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