Chaveyriat
(Accueil)

ANTOINET François Jean Marie
BABAD Benoit Joseph
BABAD Jean
BARBET Eugène Frédéric
BERNARD Julien
BERTHET Léon Alexandre
BORNEAT Alexandre Clément
BOURDON Jean
BOZONNET Jean Frédéric
BRAZIER Léon
BRUNET Eugène
BUFFY François
CHAFFURIN Léon
CHARVET Jean Marie Jérémie
CLERC Clément
DEGOUD Jules
FOREY Auguste
GAILLARD Félix
GENAUDY Frédéric
GENAUDY Pierre
GERVAIS Joseph Célestin
GUICHARDON Alexandre
JAY Cyrille
LABALME Alphonse
LESY Joseph
MARTIN Jean Marie Mathieu
MAZUIR Marie César
MEYSSON Claudius
PACCARD Jean Claude
PERRAUD Jean Claude
PERRET Henri
POLLET Adolphe
RIGOLLET Benoit
RIPPE Joseph
RIPPE Léon
ROBIN Claude Joseph
ROUX Julien
VILLIERS Claudius




 

 

GENAUDY Pierre


Ses origines

Pierre GENAUDY est né le 2/03/1894 à Chaveyriat au bourg d'Avard.
Son père Jean Marie avait 52 ans et était cultivateur.
Sa mère Philomène née DAUJAT avait 42 ans.

Denise, Jeanne et Jean Marie GENAUDY étaient frères et soeurs; Frédéric et Pierre GENAUDY étaient donc cousins.

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Pierre GENAUDY mesurait 1.67 m; il avait les cheveux et les yeux châtain.
Au niveau instruction générale il est classé 2 : sait lire et écrire.

Sa vie avant la guerre


Recensement Chaveyriat 1896 - Le bourg -


Recensement Chaveyriat 1901 - Le bourg -

 - Louis né à Chaveyriat le 8/03/1877; marié à Chaveyriat le 24/03/1908 avec Marie Claudine BRAZIER; décédé le 5/03/1957.
 - Marie Françoise née à Chaveyriat le 25/12/1874; décédé à Chaveyriat le 1/03/1902.
             - Auguste son fils et de père inconnu; né le 7/01/1898; marié à Chanoz Chatenay le 25/11/1927 avec Madeleine MARTIN.
             - Léon son fils et de père inconnu; né à Chaveyriat le 12/05/1895; marié le 12/01/1922 à Condeissiat avec Delphine BESSARD; décédé le 9/04/1972 à Condeissiat.
            
 - Marie Clémentine née à Chaveyriat le 10/11/1879; mariée à Chaveyriat le 29/10/1913 avec Claude CARRAGE veuf de Marie Césarine Victorine BERNIGAUD
             - Marie sa fille et de père inconnu née à Chaveyriat le 22/03/1902
             - Eugène son fils et de père inconnu; né à Chaveyriat le 15/09/1904; décédé à Mézériat le 12/02/1986.
             - Marie Clémentine sa fille et de père inconnu; née à Chaveyriat le 29/04/1909.

 - Jean Marie né à Chaveyriat le 10/04/1882; décédé à Chaveyriat le 9/04/1900.
 - Joséphine née à Chaveyriat le 5/04/1885; mariée à Mézériat le 26/11/1908 avec François Marie JACQUET.
 - Marie Philiberte née à Chaveyriat le 12/01/1888.
              - Marcelle sa fille et de père inconnu; née à Chaveyriat le 30/07/1909; mariée à La Chapelle du Chatelard le 22/01/1927 avec Auguste TEILLON.

 - Jean Paul né à Chaveyriat le 23/03/1896; décédé le 4/04/1902.



Recensement Chaveyriat 1906 - Le bourg -


Recensement Chaveyriat 1911 - Le bourg -


Recensement Chaveyriat 1911 - Corand - (Pierre GENAUDY est placé dans la famille NEVORET).


Au moment du conseil de révision Pierre GENAUDY exerçait le métier de cultivateur.
 

La guerre

Pierre GENAUDY est incorporé le 1/09/1914 au 60e RI 7e compagnie.
Il est tué à Jonchery le 25/09/1915 à 10 h.

Historique du 60e RI

Nous arrivâmes le 21 août. Le secteur était assez calme. Il n'y avait de ruines que celles accumulées par les batailles de 1914 et du début de 1915. Quand, chaque jour, nous allions au travail nos yeux voyaient s'étaler au premier plan les villages de Jonchery-sur-Suippes et de Saint-Hilaire-le-Grand, ce dernier fortement endommagé; nous traversions sur les passerelles, 19 très nombreuses et parfois très longues, les rivières et les marécages de l'Ain et de la Suippes. Au-delà, c'était la ferme de Wacques, le village de Souain presque entièrement rasé; au fond, les crêtes occupées par l'ennemi et les hauteurs dominant Saint-Souplet et Sainte-Marie-à-Py. Dans cette région, les Allemands avaient accumulé des défenses formidables.

Soldats du 60e , Vous allez voir des journées formidables. La France, après de longs mois de recueillement, a préparé un effort qui doit être décisif, et vous avez l'honneur d'être en première ligne pour l'attaque générale qui va se produire.
………………………………………………………………………………………………….
L'heure est venue de nous venger de l'insulte allemande. Votre effort répondra à l'attente confiante de votre pays. Sous le couvert d'une artillerie puissante, nous avons le devoir de pousser jusqu'aux batteries ennemies et de clouer les servants sur leurs pièces. A vous d'écrire un nouveau nom glorieux sur les plis de votre drapeau qui vous accompagne dans votre élan.
24 septembre 1915. Le Colonel, MITTELHAUSER.


A partir de minuit, les troupes prennent leurs emplacements de départ. Le 3e bataillon partira le premier, le 2e suivra; le 1er restera en réserve. Les bataillons de tête sont échelonnés en profondeur, et doivent constituer quatre vagues d'assaut. Le colonel marchera au centre et derrière lui s'avancera le drapeau porté par le sous- lieutenant BILLEY. La mission de chacun est bien définie. Des ordres et des éclaircissements minutieux l'ont portée à la connaissance de tous.
Les deux premières vagues franchissant la première tranchée boche, se précipiteront incontinent sur la deuxième, puis sur la troisième, à la lisière du bois 168.
La troisième vague, puis la quatrième suivront immédiatement, prêtes à renforcer les précédentes et à protéger leur flanc. Quant au 1 er bataillon, il a son rôle à part. Les 3e et 4e compagnies, aux ordres du commandant THIVEL, assureront la liaison à droite avec le 44e . La 1 ère et la 2e , sous le commandement du capitaine DUFFET, resteront à la disposition de la brigade. Les mouvements préalables s'accomplissent au petit jour. Il y a un peu d'encombrement ici ou là. Tout finit par se tasser. A 9 heures, les hommes sont en place et le colonel à son P. C. de la Grande Mine. A 9h 10, on met baïonnette au canon. A 9h 15, l'artillerie allonge soudainement son tir : toutes les premières vagues bondissent sur le parapet d'un élan magnifique, cependant qu'à gauche les cavaliers du 11e chasseurs à cheval s'élancent à toute allure et que les pièces du 47e désignées pour accompagner l'infanterie viennent se mettre en batterie tout près de nos lignes. Minute inoubliable qu'il faut avoir vécue si l'on veut comprendre ! Hélas ! quelque intense qu'ait été le bombardement, le Boche n'était pas anéanti. Il attendait.
Quand les casques paraissent au-dessus du parapet un tir effroyable de fusil et de mitrailleuses se déchaîne, accompagné par le fracas des minen et des canons qui s'acharnent sur certains points. Les pièces d'accompagnement ont leurs chevaux tués et le plus grand nombre des hommes sont mis hors de combat. Nos vagues d'assaut sont prises de front par les mitrailleuses du point 202, de flanc par celles qui tirent de 230 et de 140. En cinq minutes, une bonne partie des assaillants sont couchés sur le terrain bouleversé. Le capitaine DELARUE, de la 12e , est coupé en trois par une torpille qui l'atteint en plein corps; 27 hommes de sa compagnie tombent sur deux lignes, au pied du réseau, derrière le sous-lieutenant de BUYER. Tués aussi les capitaines MARCONNET et COLLILIEUX, les lieutenants OLIVIER, BOUCHER, PAUTHIER, DONNET, l'adjudant FEBVRE. Le lieutenant SCHNEIDER, commandant la 10e , est grièvement blessé et meurt dans un abri où on le retrouvera huit jours plus tard le visage et les mains dévorés par les rats. Le commandant DEVANT marche toujours en tête des débris du bataillon. Quand il est parvenu à proximité immédiate du fortin, il reçoit une balle en plein front et meurt sur- le champ. Non loin de lui agonise le sous-lieutenant RENAUD atteint d'une balle au ventre. De tous les commandants de compagnie, seul le capitaine REVERCHON n'est que blessé; les autres sont morts. Le sol est jonché de corps étendus sans vie. Quand, les jours suivants, il sera procédé à l'inhumation des morts, on ne trouvera pas moins de 218 cadavres des 12e , 11e , 9e et 8 e compagnies.
Pendant que la tempête se déchaîne sinistrement, les vagues d'assaut continuent leur marche. Le colonel peut arriver dans la ligne allemande, où le caporal PACAUD, de la 1ère, qui est de garde au drapeau, tue trois ennemis. Le colonel s'installe au point 154 avec une poignée d'hommes et c'est là qu'il donne aux compagnies de réserve l'ordre de venir le rejoindre. Celles-ci avaient, de leur côté, grandement souffert du fait des tirs de barrage. Déjà un peu avant 9 heures, au moment où il se dirigeait à la tête de ses compagnies vers la rue du commandant FROMONT et la tranchée Bellune, le commandant THIMEL avait trouvé la mort. Voyant les boyaux qui conduisaient aux parallèles remplis plis de soldats des 60e et 44e qui n'avaient pu encore découvrir leur place, le capitaine BOULLE (4e ), prend le commandement, mais il est, blessé presque aussitôt; le sous-lieutenant RUTY (3e ) lui succède, mais il tombe lui aussi et il mourra quelques jours après à l'ambulance du mont Frenet. Les 3e et 4e sont ainsi privées de leurs chefs, avant d'être sorties de la tranchée. Désorganisées par les tirs de barrage, elles sont mises en réserve. Le capitaine DUFFET envoie successivement au colonel la 1ère puis la 2e compagnie; en passant à la hauteur du saillant B, l'une et l'autre sont-très fortement éprouvées par le tir des Allemands qui tiennent toujours dans ce réduit, au nombre d'environ 300 hommes. Pourtant, la progression continue : ce qui reste des trois premières vagues, conduit par le commandant PEYROTTE, s'avance vers la deuxième tranchée, qui est traversée malgré les pertes nouvelles que nous subissons. Le capitaine STEFANACCI, de la 7e , et le lieutenant COTTEZ sont tués près de la tranchée, et, à côté d'eux, on pourra recueillir les restes de 44 hommes des 3e et 2e bataillons. Les prisonniers commencent à affluer. Le sous-lieutenant BOIVIN s'empare personnellement d'un officier et contribue à la reddition de très nombreux hommes. Le sous-lieutenant PETREMENT, avec son peloton, cueille 70 prisonniers. Le soldat TISSOT, de la 12e et le soldat FRANÇOIS Henri se font remarquer par leur ardeur et leur sang-froid. Le dernier fait à lui seul 7 prisonniers. Le soldat JACQUET, de la 4e , voyant ses camarades tombés autour de lui du fait d'une mitrailleuse embusquée dans la tranchée, saute résolument sur elle, tue les trois mitrailleurs boches et s'empare de la pièce. L'on dépasse bientôt le bois C. Malheureusement, il faut marquer le pas en cet endroit, notre artillerie tirant trop court. Il faut même revenir un peu en arrière, à la deuxième tranchée, occupée encore sur certains points par de nombreux défenseurs contre lesquels nous engageons une lutte à la grenade des plus violentes. Bientôt les Boches se réfugient de partout dans des 22 centres de résistance situés à l'est du point C (8e ). Ils y tiendront encore tout le reste de la journée et même une bonne partie de la nuit. On ne pourra les réduire que pied à pied, car ils sont braves et leurs chefs énergiques. La nuit arrive bien vite, par ce ciel sombre et pluvieux d'automne; le régiment se réorganise sur le terrain conquis en attendant le moment de bondir à nouveau. Il a fait dans la journée 400 prisonniers et capturé 4 mitrailleuses et 4 minen. Il compte malheureusement 13 officiers tués, parmi lesquels 2 chefs de bataillon et 7 commandants de compagnie. Il a de plus 13 officiers blessés, dont 3 capitaines. Le nombre des hommes tués ou blessés est très considérable; leur évacuation presque impossible de jour est très difficile encore la nuit venue.


Extrait des pertes du régiment.