DUTHY
Jean dit Jules
Ses origines
Jean DUTHY est né le 31/07/1886 à Lugny (Saône et Loire).
Son père Louis avait 27 ans et était cafetier.
Sa mère Marie née ROCHE avait 22 ans.
Son nom figure également sur le monument aux morts de Saint Laurent sur
Saône.
Signalement
Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment
du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Jean DUTHY mesurait 1.65 m; il avait les cheveux châtain et les yeux
gris.
Au niveau instruction générale il est classé 3 : sait lire écrire et
compter.
Sa vie avant la guerre
Recensement Lugny 1886 - Rue de l'église -
Au moment du conseil de révision il exerçait le métier d'employé de
commerce à Nogent sur Marne.
A cette époque ses parents résidaient au 77 rue Carnot à Macon.
Il est incorporé au 3e régiment de zouaves le 9/10/1907.
Il est nommé caporal le 6/07/1908.
Il est libéré le 25/09/1909.
Il a servi en Algérie.
En décembre 1910 il est à Paris.
Jean DUTHY se marie le 11/06/1913 à Pont de Veyle; il réside alors à
Macon où il exerce la profession de représentant de commerce.
Son épouse est Marthe ECHALLON née à Pont de Veyle le 14/06/1888.
En mai 1914 Il réside à Saint Laurent sur Saône 21 rue de la levée.
La guerre
Jean DUTHY est mobilisé le 3/08/1914 au 3e régiment de zouaves.
Il est nommé sergent le 28/08/1914.
Il décède de ses blessures le 13/11/1914 à la 4e ambulance de la 37e
division à Offemont.
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3e régiment de zouaves |
dont extraits (gallica.bnf.fr)
Le soir même, le 3e Zouaves, rassemblé sous les murs du parc d'OFFEMONT,
réoccupe OLLENCOURT et se dispose à réaliser, pendant les journées qui
suivent, une nouvelle avance en direction du Bois SAINT-MARD et de la
route de BAILLY à NAMPCEL.
Du 21 au 28 Septembre, le régiment, appuyé sur sa droite par le 3e
Tirailleurs, progresse par bonds successifs en dépit d'une énergique
résistance de l'ennemi.
Le Bois SAINT-MARD, jonché de cadavres ennemis et malheureusement aussi
des nôtres, est reconquis jusqu'à la crête militaire dominant le vallon
DES ROSETTES ; les trois quarts de TRACY-LE-VAL sont à nous. Le 30
Octobre, nouvelle avance. La 74e Brigade rencontre dans son attaque du
cimetière de TRACY, des résistances qu'elle ne peut vaincre.
L'ennemi, solidement retranché derrière des fils de fer, flanqués
de mitrailleuses, dispute le
terrain pied à pied. Seul le Bataillon CHARLET à
droite réalise des progrès
sensibles. Néanmoins les objectifs fixés sont loin
d'être atteints.
Cependant, une nouvelle attaque est ordonnée pour le 12
Novembre.
Nos pièces d'artillerie, réduites au silence par la disette de
munitions dont souffrirent plus ou
moins nos batteries sur l'ensemble du front à cette
époque, ne purent nous prêter
aucun appui.
C'est à la cisaille, ou au moyen d'explosifs portés à bout de perches
que les assaillants durent
s'attaquer aux épais réseaux de fil de fer ennemis.
Malgré ces difficultés presque insurmontables, la 74e Brigade
conduite par le Colonel DEGOT, qui
installe son P. C. à TRACY-LE-VAL, au milieu
de
ses zouaves, se porte à l'assaut à la pointe du jour.
Tous les cisailleurs furent tués avant d'avoir pu accomplir leur
tâches.
Les explosions hâtives n'endommagèrent que très faiblement les
défenses accessoires de l'ennemi.
L'élan magnifique des zouaves et des
tirailleurs fut brisé et le
cimetière de TRACY-LE-VAL, transformé par l'ennemi en une
véritable forteresse, ne put,
faute de moyens matériels, lui être enlevé. Néanmoins, quelques progrès
avaient été réalisés des deux côtés et à
l'intérieur du village de TRACY-LE-VAL. En un point de la route de
NAMPCEL qui avait été atteinte,
les tranchées adverses n'étaient séparées que
par
la largeur de la chaussée.
Alors une nouvelle vie commence qui exige du soldat un grand
effort d'adaptation, une patience
et une endurance poussées parfois
jusqu'au stoïcisme. Immobilisé dans la tranchée, il lui faut se
servir de son outil autant que de
ses armes, guetter aux créneaux, subir avec impassibilité
les intempéries, la boue et les
bombardements les plus intenses.
Nuit et jour, on veille aux parapets, on travaille à la réfection
de tranchées et d'abris qui
s'effondrent, minés par l'eau qui sourd de toutes parts
ou que bouleversent les tirs de
l'artillerie ennemie. u A bras
d'hommes, d'énormes rondins, de lourdes planches, des
centaines de rouleaux de fil de
fer barbelé sont transportés aux premières
lignes.
L'abnégation et l'esprit de sacrifice des zouaves s'affirment de
Plus en plus. Une vraie
camaraderie naît des souffrances subies et des dangers
bravés en commun. Officiers et
soldats, vêtus pareillement du même kaki
grossier se sentent plus que jamais de la même famille. Une
affection réciproque qui souvent
inspire de touchants dévouements, renforce la discipline et
prépare le régiment aux luttes qui
vont suivre.
Pour l'instant, on ne lui demande que des coups de mains ou des
travaux de première et deuxième
ligne.
Ces quelques mots suffisent à résumer l'histoire de la période qui
s'étend de Novembre 1914 à Juin
1915.
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