GAIGNOU Louis Henri Eugène
Ses origines
Louis Henri GAIGNOU est né à Collonges dans l'Ain le 8/8/1885.
Son père Joseph Elie Ernest avait 28 ans et était employé.
Sa mère Marie Françoise née DELPUIS avait 23 ans.
Signalement
Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment
du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Louis Henri GAIGNOU mesurait 1.67 m; il avait les cheveux châtain et les yeux
bleu.
Au niveau instruction générale il est classé 5 : bachelier, licencié ...
Sa vie avant la guerre
Recensement Collonges 1896.
- Jean Emile né le 12/01/1891; décédé à Nice le 8/11/1921.
- Francisque né le 6/10/1895; disparu le 16/06/1915;
son nom figure sur le monument aux morts de Collonges.
Au moment du conseil de révision Louis Henri GAIGNOU exerçait le métier d'employé du
télégraphe à Simandre canton de Ceyzériat.
Recensement Simandre 1906.
Il est incorporé au 133e RI le 8/10/1906.
Il est nommé caporal le 29/09/1907.
Il est libéré le 25/09/1908.
Le 18/03/1913 il s'installe à Pont de Veyle.
Il se marie le 13/12/1913 à Gex; il est alors employé de banque à Pont
de Veyle.
Son épouse est Adèle Clémence Eugénie HUSSER née à Gex le 1/08/1894;
elle demeurait à Gex où elle était employée des Postes.
La guerre
Louis Henri GAIGNOU est mobilisé le 3/08/1914 au 333e RI.
Il disparait le 24/08/1914 à la lisière de la forêt de Charmes près de
Saint Germain.
Son décès sera fixé au 24/08/1914 par le tribunal de Bourg le
28/04/1920.
Son nom figure également sur le monument aux morts de Collonges.
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333e régiment d'infanterie. |
dont extraits :
Parti d'Aix-les-Bains le 20 Août, le 3330 sous les ordres du
Lieutenant-colonel Carlet, débarque à Charmes le 21.
En cours de route, on n'entendait parler que des exploits de l'Armée du
Général de Castelnau qui avait atteint Dieuze et Morhange en territoire
annexé. Tous étaient fiers et heureux d'aller de ce côté.
Et voilà qu'en débarquant à Charmes, circulent des rumeurs étranges. Nos
troupes n'auraient pu vaincre la résistance allemande sur la ligne
Sairrebourg-Dieuze-Morhange-Delme. Les Corps en réserve auraient été
expédiés en toute hâte du côté de la Belgique où les Allemands étaient
en force.
Nos avant-gardes se replieraient même.
Bientôt les bruits se précisent; des convois reviennent de l'avant.
Alors on allait les voir, les Boches, et aider d'abord l'Active à les
arrêter et ensuite à les reconduire chez eux. On allait travailler. On
était un peu là, au 333e : on était dans la Trouée de Charmes, un des
meilleurs endroits pour en voir et en tuer. On entrerait bientôt en
Allemagne, en 1ere ligne, en vrais conquérants.
C'est dans cet état d'esprit que le Régiment quitta ses
cantonnements le 24 à midi. Cette fois, il marche au canon. Chacun
levait la tête plus haut qu'à !a parade, l'oeil
vif et le jarret solide.
On traversa d'abord Charmes et sa forêt.
Au débouché, au milieu des tristes convois des paysans émigrant et des
blessés évacués, on prit les formations de combat. Mais ce jour-là. on
dut se contenter d'installer les avant-postes devant St Germain et Loro,
malgré le désir de chacun de recevoir enfin le baptême du feu.
Quelques coups de fusils, quelques rafales de 75 éclatant vers
Rozelieures, quelques obus ennemis parsemant les alentours suffirent à
renseigner tout le monde : nous en serons bientôt. Premier bivouac de
bataille, aussi parfaitement ordonné, plus vif, plus gai qu'un bivouac
de manœuvre.
Le lendemain dès l'aube, commence la marche en avant et les
premiers obus allemands viennent saluer le régiment. Marche superbe dans
un ordre parfait. Des fractions retirées momentanément du feu regardent
passer et admirent. Tant de cran les surprennent un peu chez des
réservistes. C'est qu'on sait au 333e qu'ici les Boches doivent être
arrêtés; qu'à droite de la 7e D. I. à laquelle appartient le Régiment,
contre-attaque l'Armée Dubail; qu'à gauohe, les chasseurs alpins vont
foncer sur Lunéville et il faut faire au moins aussi bien que toutes ces
troupes déjà aguerries.
On se bat donc avec une farouche énergie de l'aube à la nuit.
Les avant-gardes boches sont bousculées, anéanties. Le village de
Rozelieures est enlevé, on bivouaque plus loin, près du ruisseau d'Haucourt
en avant-postes de combat.
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