Sermoyer
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BERNOLIN Francisque


Ses origines

Francisque BERNOLIN est né le 17/02/1894 à Sermoyer.
Sa mère Marie Claudine (Judith ?) BERNOLIN avait 45 ans et était cultivatrice.
Son père était inconnu.
Sa mère était veuve de Jean Baptiste VEUILLET.
 

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Francisque BERNOLIN mesurait 1.68 m; il avait les cheveux et les yeux châtain.
Au niveau instruction générale il est classé 2 : sait lire et écrire.
 

Sa vie avant la guerre
 


Recensement Sermoyer 1896 - Les Thibauds -




Recensement Sermoyer 1901 - Les Thibauds -


Recensement Sermoyer 1906 - Les Thibauds - (Francisque BERNOLIN était déjà placé).

Sa mère décède le 12/03/1907 à Sermoyer.

Au moment du conseil de révision Francisque BERNOLIN exerçait le métier de cultivateur à Vescours.
 

La guerre

Francisque BERNOLIN est incorporé le 1/09/1914 au 15e bataillon de chasseurs à pied.
Il passe au 31e bataillon de chasseurs à pied le 5/12/1914.
Il disparait le 4/03/1915 dans le secteur de Lorette.
Son décès sera fixé à cette date le 16/11/1920 par le tribunal de Bourg.

Historique du 31e bataillon de chasseurs à pied

C'est le 22 janvier que le Bataillon monte pour la première fois dans le- secteur nord de la Colline de Notre-Dame-de-Lorette. La vie y est rude : on est au contact, à 50 mètres ; les guetteurs sont à l'affût à 15 mètres. Regarder par-dessus le parapet, c'est la mort ; partout la balle vous guette, claque, va chercher les têtes même derrière les créneaux. Et l'on continue de se rapprocher.
Le Plateau est battu terriblement, sans répit. Obus de tous calibres, en rafales rageuses ou par coups réguliers qui semblent rythmer l'œuvre de mort ; bombes et torpilles, engins nouveau-nés dont le fracas déchirant tord douloureusement les nerfs, trouble des cervelles.
Chaque jour, on relève des morts et des blessés nombreux.
Le 28 février, des bruits de travaux souterrains sont perçus ; le bombardement devient plus violent. Le 1er mars, il est formidable, les tranchées sont bouleversées, partout des tués et des ensevelis. A deux reprises, l'ennemi tout proche a pu voir, stupéfié, à la lueur rouge des éclatements, des hommes travaillant dans l'épaisse fumée.
C'est le Lieutenant Sébastia, Commandant la 6e Compagnie et ses hommes qui, à la sape 5 écrasée de torpilles, secourent leurs camarades deux fois enterrés. Le Commandant de Lalene-Laprade, avançant dans le feu, monte lui-même à la sape 5 ; il y voit les chasseurs calmes et résolus, prêts à recevoir l'ennemi.
Le 3 mars, le Bataillon en partie descendu à Bouvigny et Marqueilles a encore en secteur 3 Compagnies : les 2e et 3e en première ligne sentant les mines sous leurs pieds, la 5e en réserve.
A 6 heures, dominant formidablement le tonnerre du feu roulant, les cratères s'ouvrent, puis laissent 'retomber avec une pluie de pierre, des corps et des membres sanglants. La masse de trois régiments ennemis se précipite : arrêtés de face par les survivants des 20 et 3e Compagnies, les Allemands, qui ont pu pénétrer dans le secteur voisin, débouchent dans leur dos.
Saisissant l'arme qu'ils trouvent, la hache, la pioche ou le couteau, les chasseurs s'accrochent aux assaillants qu'ils étreignent en un corps à corps sans merci ; mais sous le nombre, il faut succomber.
Seuls, quelques isolés et quelques petits groupes, sont ralliés par le Capitaine de Boishue, grièvement blessé et resté quand même à son poste, et qui les dégagera malgré la fusillade qui les poursuit et les abat.
Le reste du Bataillon remonte aussitôt pour contre-attaquer ; en liaison à droite avec le 10e Bataillon, à gauche avec le 149e Régiment ; objectif, la tranchée allemande continuant le boyau 6. Mais la préparation d'artillerie est insuffisante : sous les feux de l'Infanterie allemande, qui n'a pas souffert et sous les tirs d'écharpe, on ne peut conquérir que cent mètres.
L'attaque est reprise le lendemain 4 mars.
A 16 heures, méprisant l'extrême violence du tir de contre-préparation, les chasseurs bondissent sur le parapet, puis s'élancent, superbement, enlevés par le capitaine Dubarle et le Chef de Bataillon. Mais le tir de barrage, les feux de mitrailleuses sont trop meurtriers. En trois quarts d'heure, le Bataillon ne progresse que de 100 mètres et subit des pertes graves.
Le Commandant revient à ses Compagnies de réserve (1ere et 6e) : "l L'Honneur du Bataillon est en jeu !" leur crie-t-il dans l'ouragan de fer et de feu ; puis, sous la protection des mitrailleuses servies par des Officiers, il enlève cette vague nouvelle qui dépasse la première, gagne elle aussi du terrain, de trou d'obus en trou d'obus. Mais c'est encore de la lenteur extrême, malgré l'héroïsme déployé ; le succès ou même le résultat limité n'apparaissent pas.
Alors, ce Chef de courage intrépide, de résolution sublime, le Commandant de Laprade, jette dans la balance tout son élan personnel, toute son énergie rayonnante : « Clairons, sonnez la charge. »

« 31e Bataillon, en avant. à la baïonnette. »

Et ces débris d'unité, qu'une parole, qu'un geste électrisent, insoucieux de l'horreur et de la mort étalées, se ruent. tête baissée en une charge de chasseurs à pied, abordent dans les tranchées l'ennemi stupéfié, le bousculent et lui font 70 prisonniers. Puis, poursuivant l'avance à une allure endiablée qui entraîne les Corps voisins, ils atteignent la tranchée du Gros Arbre et ses sapes où s'engagé une terrible lutte. ,, Le lieutenant Bertrand, Commandant la 1ere Compagnie, est tué au moment où il vient de décharger sur un groupe d'Allemands deux revolvers qu'il tient un dans chaque main. Le Lieutenant Sébastia Commandant la Ge Compagnie est grièvement blessé.
Sans renfort, non soutenues, les unités organisent la nouvelle ligne, nettoient les boyaux voisins, continuent de faire des prisonniers.
Les chasseurs redescendent dans la nuit du 5 au 6, glorieux et fiers, tout de même attristés par la perte de tant de camarades.