Pont de Vaux
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BUSSOD Claude Auguste


Ses origines

Claude Auguste BUSSOD est né le 3/09/1884 à Montbellet au hameau de Mercey.
Son père Marie Célestin avait 27 ans et était garde moulin.
Sa mère Marie Louise née BACONNET avait 24 ans et était couturière.
 

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Claude Auguste BUSSOD mesurait 1.60 m; il avait les cheveux et les yeux châtain.
Au niveau instruction générale il est classé 3 : sait lire écrire et compter.
 

Sa vie avant la guerre

Ses frères et soeur :

 - Francisque né le 10/11/1898 à Pont de Vaux; marié le 27/09/1919 à Pont de Vaux avec Alice CARREL née le 16/06/1898 à Sermoyer.
 - Célestin décédé à l'age de 15 ans à l'hôpital de Pont de Vaux le 29/06/1904; il était apprenti teinturier.
 - Maria née le 7/02/1900; mariée en premières noces avec Henri Hugues BERTHOUD le 22/05/1920 à Champigny sur Marne.


Au moment du conseil de révision Claude Auguste BUSSOD exerçait le métier de coiffeur à Lons le Saunier.
Son père était décédé et sa mère vivait à Pont de Vaux.
Il est ajourné un an en 1905 pour faiblesse et affecté aux services auxiliaires en 1906.
Début 1907 il est à Dijon au 44 rue de la Liberté puis en aout 1914 au 22 rue du Port Vivier toujours à Dijon.
 

La guerre

Claude Auguste BUSSOD est classé service armé le 17/11/1914.
Il est incorporé au 23e RI le 14/12/1914.
Il passe au 148e RI le 24/06/1915, au 116e RI le 2/05/1916 puis au 62e RI le 20/11/1916.
Il est cité à l'ordre du régiment le 3/04/1918 : "Très courageux; a été blessé grièvement le 26/03/1918 alors que la compagnie arrêtait par ses feux la progression ennemie qui se présentait en force; blessé par balle le 26/03/1918; plaie à l'épaule gauche."
Croix de guerre étoile de bronze.
Il disparait le 28/05/1918 au Chemin des Dames.
Son décès sera fixé à cette date par le tribunal de Bourg le 28/07/1920.

Historique du 62e régiment d'infanterie.

dont extraits : Le 27 mai, à 4 heures du matin, lorsque l'attaque allemande se produit, sur le Chemin-des-Dames, elle trouve les unités du 62e R.I., en état d'alerte, prêtes au combat depuis plus de six heures et, malgré les lourdes pertes qu'elles ont déjà subies, tout intactes dans leur volonté de défendre le terrain pied à pied. Depuis le 26 mai, à 19 heures, toutes les troupes de garde occupent les emplacements de combat. Le 3e bataillon réservé se porte de Pargnan à Madagascar. Pendant la nuit, le régiment met en œuvre tous les moyens dont il dispose pour faire échec à l'attaque annoncée. Cette dure veillée, en attendant le choc allemand, est pleine de tranquillité, chacun ayant conscience que tout le possible a été fait.
Les Allemands gardent sur tout le front un tel calme que les bataillons de 1re ligne s'aperçoivent peu à peu que l'attaque annoncée n'aura pas lieu : les patrouilles d'infanterie qui ont été poussées en avant du front, dès la tombée de la nuit, ne signalent aucun mouvement anormal, aucun bruit inquiétant. L'artillerie ennemie ne répond qu'assez faiblement à nos tirs de contre-préparation ou à nos tirs de harcèlement déclenchés depuis 21 heures. Aucunes représailles sur les positions d'infanterie.
Le 27 mai, à une heure du matin, les Allemands déclenchent soudainement leur préparation d'artillerie. Ce tir, d'une violence inouïe, exécuté par obus de tous calibres, toxiques et autres, dure jusqu'à 3 h 50, heure de l'attaque. Tout le terrain est battu et un épais nuage rend l'observation extrêmement difficile. Le bombardement d'artillerie est surtout violent sur les saillants. Quant aux rentrants, ils sont beaucoup moins battus que les saillants. Les Allemands ont donc adapté le régime de leur tir de préparation offensive à la nature du terrain et à celle de la défense. Les observatoires, qui sont spécialement pris à partie, cessent de fonctionner presque dès le début du bombardement ; il en est de même des liaisons. Les 1er et 2e bataillons du régiment qui occupent un front de 5 kilomètres subissent de très grosses pertes et les demandes de barrage restent sans résultat, notre artillerie ayant été écrasée sous le feu intense de l'artillerie adverse. L'attaque de l'infanterie se produit à 3 h 50. A ce moment, le tir qui a redoublé de violence sur les premières parallèles, s'allonge sur la ligne de soutien et la ligne des réduits qui n'ont pas cessé d'être sous le feu depuis 1 heure du matin. A 4 heures, l'ennemi se présente devant nos réseaux avancés et aborde la position par les saillants, qu'il a violemment bombardés sans s'engager dans les rentrants où les feux convergents pourraient lui causer des pertes sérieuses. L'infanterie allemande est allégée au maximum, elle est capable d'allure très vive ; en certains points pour rattraper son barrage roulant, elle marche à l'allure du pas accéléré. L'attaque est précédée d'un double barrage ; celui sur lequel elle colle est fait par obus de 77 et de 105, l'autre, plus éloigné, est exécuté avec obus de gros calibres, 150 et 210.
L'ennemi emploie aussi des obus fumigènes pour masquer la marche de son infanterie. A 4 heures, les Allemands ne rencontrent plus que la résistance sporadique de groupes isolés que le bombardement a épargnés et dont certains feront preuve d'une opiniâtreté énergique. La vallée est emplie d'une épaisse fumée, qui se dissipera un peu lorsque l'artillerie allemande aura allongé son tir. Les premiers assaillants ne sont guère discernés avant le moment même où ils arrivent sur nos groupes de combat avancés. Un peu plus tard, les occupants verront distinctement les masses ennemies qui descendront des hauteurs de la Bave, du plateau de Bièvre, des hauteurs de Lierval, ce sont de profondes colonnes par quatre qui semblent interminables. Pendant trois heures et demie, les saillants ont été écrasés par un feu d'une intensité inouïe. Quelques hommes seulement tiennent encore dans les saillants d'Ailles, de la Bovelle, de Courtecon.
Quand les Allemands arrivent devant le saillant de Courtecon, on entend à peine quelques coups de fusil. C'est par les saillants que l'ennemi monte sur le plateau, derrière son barrage roulant ; il utilise à merveille les chemins creux et les escarpements qui s'offrent à son infiltration. Le saillant d'Ailles, tenu par la 6e compagnie, fait feu sur toutes ses faces ; l'ennemi par la Tuilerie et la route de Chermezy, vient se heurter aux lignes du 2e bataillon ; il est arrêté net par nos feux, il reflue sous les couverts et dans les fourrés. Les assaillants abordent plus facilement la pointe de la Bovelle tenue par la 5e compagnie. Les défenseurs survivants sont plus rares, à peine quelques coups de feu se font entendre devant ces éperons que l'ennemi semble avoir abordé par les flancs. Dans le secteur du régiment, l'ennemi a suivi deux directions principales, l'une marquée par le chemin Chanouilles-Troyon, l'autre de Courtecon à l'éperon de Beaulne et Chivy. Tandis que des unités se déploient dans le sens latéral, d'autres unités ont certainement pour mission de pousser rapidement jusqu'au-dessus du ravin de Troyon et à l'extrémité de l'éperon de Beaulne et Chivy, de façon à commander de bonne heure les ravins sud et la vallée de l'Aisne. A 4 h 10, les Allemands arrivent par le saillant de Courtecon, à gauche du 62e ; l'envahissement du plateau de Courtecon se fait par le village de Courtecon en direction de Cerny. Les assaillants ont utilisé les chemins creux et les escarpements de Courtecon pour prendre pied sur le plateau. Sur Ailles, tenu par les 6e et 7e compagnies, l'ennemi renouvelle ses assauts ; les défenseurs fortement réduits, sont obligés de céder sous le nombre. Il sera difficile de se faire une idée exacte de la résistance que les Allemands auront à vaincre dans les C.R. du 62e , surtout dans le C.R Est, tenu par la 6e compagnie. Presque personne n'est revenu du champ de bataille où le choc a été particulièrement violent et l'assaut mené à outrance. De ce côté, le flot allemand grossit toujours, il réussit à faire une forte morsure au sud d'Ailles. Du monument d'Hurtebise on voit le fourmillement des vareuses grises qui, à partir de la pointe d'Ailles, se répand vers le sud et vers le Dragon. L'éperon de la Bovelle, tenu par la 5e compagnie, est tombé ; les rares occupants de la tranchée de l'Arc s'aperçoivent que l'ennemi, en petites colonnes, ayant escaladé les pentes de la Ferme, se déploie, puis se répand sur le plateau. Le P.C. Léon, 2e bataillon, tombe vers 5 h 45, dépassé vers le sud par le flux des ennemis qui, venant du côté d'Ailles et du côté de Cerny, vont atteindre le Chemin-des-Dames. Cependant, à cette heure on entend encore quelques-unes de nos mitrailleuses de première ligne. A 6 heures, les Allemands dépassent la crête du Chemin-des-Dames et s'avancent, en grand nombre, vers la ligne de changement de pente sud. La ligne des réduits et la position intermédiaire ayant été presque complètement détruites, le flot allemand ne rencontre sur ces lignes qu'une faible résistance, il se répand sur le plateau de Paissy. Le 26 mai, le 3e bataillon du 62e qui est en réserve à Pragnan et aux creutes d'Œuilly est alerté, le 26 au soir, pour aller occuper les creutes de Madagascar au flanc de Bourg-et-Comin. A partir de 1 heure du matin, les Allemands dirigent sur la sortie de ces creutes un violent tir d'interdiction par obus explosifs et toxiques. Dans la matinée, le 3e bataillon déploie ses compagnies aux entrées des creutes et sur le plateau. Celles-ci ouvrent le feu sur l'ennemi qui a pris pied sur la montagne de Bourg-et-Comin. Mais bientôt, le dernier bastion, au nord de l'Aisne, va être tourné et envahi ; déjà les Allemands l'abordent par l'ouest. Le commandant du bataillon envoie l'ordre de repli en direction de Bourg-et-Comin.


Courtecon


Cimetière de Pont de Vaux.
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