Vidéo sur les creutes de l'Aisne
Définition d'une "Creute":
Le terme de Creute (parfois écrit Creutte) est utilisé en
Picardie, surtout autour du chemin des dames autour de Soisson.
Il est souvent utilisé au pluriel; "Les Creutes". Ce terme
désigne deux choses différentes :
- Les Creutes sont des carrières, des plateaux calcaires du
Soissonnais et du Laonnois, qui furent exploitées des le
Moyen-âge pour leur pierres calcaire sur une hauteur d'environ
3m. Elles sont appelées plus rarement "Boves" dans le patois de
Picardie. Dans un premier temps leur exploitation étaient
artisanale et à l'échelle familiale. L'exploitation est alors
menée par piliers tournés très irréguliers, laissant des fronts
de taille perforés de trous. Les blocs extraits sont très
allongés.
A partir du 19ème siècle les autorités encouragent la
reconstruction des maisons de torchis en pierres de taille.
L'objectif est de limiter les incendies. Les anciennes
exploitations souterraines sont réactivées et la production
s'organise sous forme de petite entreprises locales. Un banc
supplémentaire, d'une hauteur de 2m, est de nouveau exploité. On
extrait alors des blocs plus volumineux et carrés.
- Le terme de "Creutes" désigne également, pour les habitants
locaux, les "grottes" qui font référence aux grottes habitées
par nos ancêtres (Terme qui normalement est attribué à une
cavité naturelle). On associa aussi le mot creute à une
habitation troglodyte, qui était construite à la sortie d'une
petite carrière. Ce type d'habitation évoque également la
précarité des gens qui y logent, souvent marginalisés.
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Dont extraits :
L'heure « H » est fixée à 5 h. 15 (23/10). Les sections
attendent cette heure soit dans des abris, soit dans la tranchée
même. Le Boche réagit peu à notre préparation, qui s'intensifie
d'heure en heure. A 5 h. 15, au son d'une canonnade effroyable,
précédés par un barrage de 75 et d'obus lourds, nos poilus
s'élancent à l'assaut, il fait encore nuit noire; se diriger
dans ce terrain, bouleversé par nos obus, jonché de réseaux, est
presque impossible. Aussi chacun n'a t-il qu'une pensée : foncer
de l'avant. Les gradés, la boussole et la montre en main,
essaient de rallier leurs hommes, tâche rendue difficile par
l'obligation de se plaquer de temps en temps, pour laisser
passer les rafales de mitrailleuses boches qui tirent depuis le
départ. On repart de plus belle, après avoir hurlé le numéro de
sa Compagnie. Coûte que coûte, il faut progresser jusqu'au petit
jour ; à ce moment, on se « débrouillera ». Le jour enfin ! Le
2e Bataillon est parvenu brillamment au premier objectif,
faisant de nombreux prisonniers. La 6e Compagnie s'est emparée
de la vallée Guerbette, faisant 120 prisonniers. La 7e Compagnie
s'est emparée d'une batterie de 77. Le 1er Bataillon, accueilli
au départ par un violent tir de barrage, a débouché avec
difficulté ; des erreurs de direction, inévitables, se sont
produites ; seule la 3e Compagnie (Capitaine Guillon), arrive
face à son objectif, les autres Compagnies doivent exécuter une
marche de flanc. Peu importe d'ailleurs, le château de la Motte
est brillamment enlevé. A 7 h. 30, les 2e et
38 Bataillons (Commandant
Reppellin) partent à l'assaut du deuxième objectif (cote
156,6-103,2). La progression est difficile, ,gênée terriblement
par les mitrailleurs ennemis.
A midi cependant les objectifs sont atteints; ordre est donné au
Régiment d'organiser le terrain. On fait le bilan des pertes,
qui sont sévères. Il a fallu toute la vaillance de nos
énergiques soldats pour venir à bout de l'opiniâtreté des
mitrailleurs Boches. Malgré l'excellence de la préparation,
beaucoup d'abris étaient intacts, et à l'heure H les Allemands
en sont sortis pour mettre en batterie mitrailleuses et
mitraillettes, qui sont la cause de nos trop nombreuses pertes.
Le moral n'est cependant pas affecté par ces pertes, et
nos poilus attendent, confiants, l'ordre de pousser en avant.
Leur attente est vaine. Ce n'est que le 25 que le 99e reçoit
l'ordre d'enlever Pinon. Il réussi! facilement dans cette tâche,
faisant près de 2.000 prisonniers.
Le 25, on espère passer le canal de l'Aisne, mais les
nouvelles d'Italie semblent motiver l'inaction où on nous
laisse.
Le 27, le Régiment reçoit l'ordre de gagner les creutes de
Laffaux : il y
cantonnera pendant l'exécution de travaux en seconde ligne.
Le 28, le Lieutenant-colonel Santos-Cottin remet la Légion
d'honneur aux Capitaines Colas et Guillermaz, la Médaille
militaire à plusieurs gradés. Le 28 également, nos morts sont
enterrés au village d'Allemant,
en une cérémonie émouvante par sa simplicité et le cadre dans
lequel elle se déroule.
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