Vonnas
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CHATONNET Marius


Ses origines

Marius CHATONNET est né le 19/06/1893 à Vonnas au bourg.
Son père Michel avait 39 ans et était jardinier.
Sa mère Jeanne Marie née DILAS avait 34 ans.

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Marius CHATONNET mesurait 1.64 m;
Au niveau instruction générale il est classé 3 : sait lire écrire et compter.

Sa vie avant la guerre


Recensement Vonnas 1901 - Le bourg -

 - Jeanne Marie née à Vonnas le 2/08/1890; mariée à Paris 6e le 5/06/1920 avec Léon GRENIER.


Recensement Vonnas 1906 - Le bourg - (Son père est décédé le 26/06/1905; sa mère est décédée le 24/06/1925)

Au moment du conseil de révision Marius CHATONNET exerçait le métier de chauffeur à Nogent sur Marne 8 place du marché où vivait également sa mère..
Il est incorporé au 39e régiment d'artillerie le 26/11/1913.
 

La guerre

Marius CHATONNET est 1er canonnier servant le 14/12/1914 puis maitre pointeur le 14/12/1915.
Il est cité à l'ordre de la brigade le 1/08/1915 : "S'est fait remarqué déjà par sa bravoure en Belgique a combat du 9 mai a fait preuve d'un courage remarquable en se portant de sa propre initiative le long de la ligne téléphonique qu'il voyait coupée sans cesse et qu'il répara avec une inlassable ténacité malgré le feu violent de l'ennemi".
Blessé le 3/03/1916 aux combats de Verdun; atteint d'une rupture du tympan gauche par déflagration d'éclats d'obus.
Croix de guerre.

Cité le 27/03/1916 : "Signaleur de premier ordre, s'est toujours dépensé sans compter pour assurer la liaison des observatoires avec les batteries".
Il décède le 6/05/1918 des suites de blessures à l'abdomen à l'ambulance anglaise 13  sur la commune d'Ameke.
Il faisait partie de la 4e batterie.
Il est inhumé au cimetière de Vonnas.


Cimetière de Vonnas

Historique du 39e régiment d'artillerie

Le 28 (avril), au soir, les rapports de l'aviation franco-britannique font savoir que sans arrêt les colonnes montent en ligne. Un déserteur annonce l'attaque pour l'aube du 29. C'est à 3 heures, le 29, que la préparation d'artillerie, d'une intensité inouïe, commence. Sans trêve, obus explosifs et toxiques s'abattent sur nos premières lignes et dans la région des batteries. L'atmosphère est saturée de gaz. Au jour, le paysage meurtri, ravagé par la mitraille, apparaît subitement métamorphosé. Par instants, le ciel s'embrase aux lueurs des dépôts qui explosent et des fermes qui flambent. Mais à 7 heures, le feu roulant s'allonge et, tandis que les mitrailleuses arrosent nos lignes d'une pluie de balles et que les avions mitraillent nos groupes de combat, survolent nos batteries, l'infanterie allemande se lance à l'assaut de la route de Bailleul à Ypres, avec objectif le Scherpenberg.
A la même minute, nos batteries, qui depuis la veille n'ont cessé de harceler l'ennemi, ouvrent un feu intense et notre 75 fait merveille dans le barrage.
Ce fut pour l'assaillant un échec sanglant. Sur la droite, à la jonction de la division et de la 154e, l'ennemi s'est bien emparé de Locre, il a bien poussé jusqu'à Hyde Park et menacé un moment les batteries du 3e groupe, mais la situation est rétablie et sur tout le front de la division, cette infanterie du corps alpin allemand, corps d'élite, cette infanterie qui devait nous jeter à la mer, fait demi-tour et rentre dans ses tranchées qu'elle ne dépassera plus. L'ennemi ne renouvellera plus ses attaques, car l'artillerie franco-britannique s'accroît d'heure en heure et l'initiative de la bataille nous est revenue. Avec l'appui de nos batteries, notre infanterie réduit, dans la nuit du 30 au 31, la poche de Brulooze-Cabaret et dans les jours qui suivent jusqu'à la relève de la division, consolide les positions par la prise de fermes et points d'appui.
La route de Calais est définitivement barrée. Au cours de cette violente affaire, qui saigna l'armée allemande, la division inscrivit en lettres de sang une de ses plus belles pages de gloire et, dans cette bataille d'écrasement, la gloire de nos batteries fut digne de celle de notre infanterie. Notre besogne fut rude, mais l'ennemi dut en subir des effets sévères. Engagé, en effet, en pleine nuit, en quelques heures, le régiment organisa ses tirs, prit contact avec son infanterie et déclencha une action d'une violence telle que l'ennemi fut cloué sur place. Nos harcèlements continus et nos barrages des jours qui suivirent contribuèrent à l'épuiser.

Sans abri, sous une pluie de fer, dans une atmosphère saturée de gaz, officiers, sous-officiers, canonniers, jeunes recrues de la classe 18, ont lutté jusqu'à l'épuisement pour couvrir leur infanterie restée inébranlable, tirant pendant quinze jours et quinze nuits, un minimum de 300 coups par pièce et par jour.

Le Capitaine RÉMY qui, mortellement blessé, pendant qu'il assurait l'exécution du tir de sa batterie, supportait sans faiblesse ses souffrances et stimulait son monde pour continuer la lutte; les Lieutenants CADY et LOURADOUR, brillants officiers, connus au régiment pour leur hardiesse et leur audace, tués en pleine action, à leur poste de combat; de cette 4e batterie, commandée par le Lieutenant BAZIRE, dont les quatre officiers et tout le personnel de tir sont mis hors de combat, qui se fait hacher, victime de son tenace héroïsme; de ces agents de liaison, dont le téléphoniste GALLET, tué, qui, conduits par le Maréchal des Logis GERBAUT, vont ravitailler en grenades les éléments les plus avancés de nos groupes de combat, à l'heure précise où l'ennemi donne l'assaut.


Extrait des pertes du 39e RA 4e batterie.