Vonnas (Accueil) BADET Jean Marie |
FAILLET Jules Pierre Joseph
Pierre FAILLET est né à Vonnas le 5/11/1888.
Signalement
Sa vie avant la guerre La guerre
Dont extraits : Enfin le 8 (juillet), au matin, les bataillons étaient rendus avant le jour à leurs emplacements de départ : le Ier bataillon au bois Martignon, le 2e au bois du Palon, le 3e à la Vercoste et à la Fontenelle. A 14 heures 30, commença la préparation d'artillerie. Tous les calibres y prirent part. Les 65 de montagne, juchés presque derrière les tranchées, miaulaient avec rage. Dominant le roulement des 75, les 120 longs de Saint-Jean d'Ormont poussaient, au-dessus des lignes, leurs sifflements doux, tandis que les 220 du col de Robache passaient avec un vrombissement d'avion. Le tir, d'une violence extrême, était entrecoupé de pauses, de périodes rapides et d'allongements, destinés à faire croire à l'imminence de l'assaut. L'adversaire s'énerva et réagit violemment. Il cribla de projectiles les parallèles et les places d'armes, éprouvant les troupes qui s'y trouvaient entassées.
Les Ier bataillon (commandant Gauthier) et le 3e bataillon (commandant
Boudet) avaient pour mission de reprendre la cote 627 et d'atteindre la
route Launois-Moyenmoutiers. Le 2e bataillon (commandant Coipel) devait
déborder la cote 627 par le Nord et atteindre le chemin Launois-Laître,
sur le rebord de la croupe où est posé ce dernier village. L'assaut
devait se déclencher à 18 heures 30. Mais une heure avant l'attaque, la
compagnie Accoyer (ioe du 23e), qui devait attaquer le bois Caduc, à
droite du Ier bataillon, rendait compte que, devant elle, les réseaux
n'étaient pas encore entamés. Au centre, à 19 heures, à la minute fixée, avec un ensemble émouvant, les quatre compagnies du 3e bataillon débouchèrent de leurs parallèles sous les obus, tandis que derrière elles, d'un seul coup, tout le village de la Fontenelle s'embrasait. La ge compagnie vit tomber sous le barrage ses deux chefs de section de la première vague (lieutenant Fenech, aspirant Piquet). La 10e compagnie perdit son chef, le capitaine Charry, qu'un guetteur allemand, resté dehors malgré nos obus, blessa mortellement d'une balle au ventre, au moment où il atteignait la première tranchée boche. Mais ces pertes n'arrêtèrent pas l'élan du bataillon. Les derniers obus de notre artillerie, qui maintenant allongeait son tir, éclataient encore sur le plateau, que les capotes bleues y avaient déjà pris pied. La 9e, arrêtée par un fortin le tourna, et, en commençant le nettoyage dont elle était chargée, s'empara de deux mitrailleuses et d'un canon revolver de 59, en batterie à la Tour d'Angleterre. Les 10e, 11e, 12e franchirent sans y descendre les tranchées du plateau, puis dévalèrent jusqu'à la route de Launois, où elles s'emparèrent du chef de bataillon allemand, commandant la position. Un autre commandant de bataillon, capitaine venu prendre les consignes en vue d'une relève, fut capturé avec lui. Les éléments de tête du 3e bataillon, emportés par leur ardeur, dépassèrent même la route de Launois, fixée comme objectif final, et poussèrent sur Laître, où ils furent arrêtés par notre propre barrage. Derrière eux, sur le plateau, les prisonniers sortaient en foule des abris, criant « Pitié, Moussié » aux nettoyeurs, qui les poussaient en troupeau vers le village de la Fontenelle. A gauche, le 2e bataillon progressait difficilement. Rassemblé à 18 heures dans le bois Mermod, il avait été pris sous un violent tir de 77, qui l'obligea à se replier plus à l'Ouest. A 21 heures, il était de nouveau prêt à déboucher, mais il tomba sous les violentes rafales des mitrailleuses ennemies établies sur le plateau à l'est du bois en Y. A la faveur de la nuit, le mouvement fut repris ; la 6e compagnie parvint à prendre pied, à 2 1 heures 30, dans l'ouvrage 38. A 23 heures, le reste du bataillon, se créant des passages dans les réseaux de fils de fer non détruits, débordait largement la position par le nord, encerclant et faisant prisonniers ses derniers défenseurs. Dans le bois au sud-sud-est de Laître, une compagnie allemande fut si vite surprise par ce mouvement qu'elle s'enfuit en abandonnant armes, équipements et vivres. Le café était chaud à point et fit la joie des nouveaux arrivants. Vers 20 heures, le nettoyage était à peu près terminé. Seul résistait encore le petit fortin auquel s'était heurtée la ge compagnie (il devait tomber le lendemain matin) et, sur la droite, le bois Caduc, dont l'héroïque compagnie Accoyer (10e du 23e), qui appuyait à droite l'attaque du 133e, n'avait pu franchir les réseaux intacts. Au lever du jour, nos troupes avaient non seulement rétabli leur ancienne ligne, mais encore occupé l'ensemble des positions allemandes jusqu'à la route Launois-Moyenmoutiers.
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