Vonnas
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FAILLET Jules Pierre Joseph


Ses origines

Pierre FAILLET est né à Vonnas le 5/11/1888.
Son père Claude Jules (né 7/01/1851) avait 37 ans et était charretier.
Sa mère Julie née COURTOIS avait 34 ans (née 10/08/1854) et était tailleuse.
Ses parents se sont mariés à Montrevel le 21/02/1878.
Jules et Pierre FAILLET étaient frères.

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Pierre FAILLET mesurait 1.70 m; il avait les cheveux blond et les yeux bleu.

Sa vie avant la guerre


Recensement Vonnas 1896 - Le bourg - (Son père est décédé le 22/02/1895 à Vonnas).



Recensement Vonnas 1901 - Le bourg -

Au moment du conseil de révision Pierre FAILLET exerçait le métier de garçon meunier.
Il est incorporé au 133e RI le 8/10/1909.
Il est libéré le 24/09/1911 et s'installe à Vonnas.
Pierre FAILLET se marie le 30/08/1912 à Chaveyriat avec Marie Clémence CHEVRET demeurant et née à Chaveyriat le 6/03/1893 (décédée à Marseille le 11/12/1945).


Liste électorale Vonnas 1914.


Recensement Vonnas 1921 - Le bourg -

Pierre FAILLET et Marie Clémence CHEVRET ont eu une fille Julia Maria née à Vonnas le 28/03/1913; mariée à Bourg le 4/08/1928 avec Henri Marcel BEAUDOT; décédée à Marseille le 27/10/1975.
Marie Clémence CHEVRET s'est remarié avec Jules NOIRE le 4/08/1920 à Chanoz Chatenay.

La guerre

Pierre FAILLET est mobilisé le 2/08/1914 au 133e RI.
Il est disparait le 8/07/1915 au combat de la Fontanelle.
Certains documents militaires citent le 8/09/1915 comme date de décès.
Il est inhumé à la Nécropole La Fontenelle tombe 335.


Registre des décès Vonnas 1920.

Historique du 133e RI

Dont extraits : Enfin le 8 (juillet), au matin, les bataillons étaient rendus avant le jour à leurs emplacements de départ : le Ier bataillon au bois Martignon, le 2e au bois du Palon, le 3e à la Vercoste et à la Fontenelle. A 14 heures 30, commença la préparation d'artillerie. Tous les calibres y prirent part. Les 65 de montagne, juchés presque derrière les tranchées, miaulaient avec rage. Dominant le roulement des 75, les 120 longs de Saint-Jean d'Ormont poussaient, au-dessus des lignes, leurs sifflements doux, tandis que les 220 du col de Robache passaient avec un vrombissement d'avion. Le tir, d'une violence extrême, était entrecoupé de pauses, de périodes rapides et d'allongements, destinés à faire croire à l'imminence de l'assaut. L'adversaire s'énerva et réagit violemment. Il cribla de projectiles les parallèles et les places d'armes, éprouvant les troupes qui s'y trouvaient entassées.

Les Ier bataillon (commandant Gauthier) et le 3e bataillon (commandant Boudet) avaient pour mission de reprendre la cote 627 et d'atteindre la route Launois-Moyenmoutiers. Le 2e bataillon (commandant Coipel) devait déborder la cote 627 par le Nord et atteindre le chemin Launois-Laître, sur le rebord de la croupe où est posé ce dernier village. L'assaut devait se déclencher à 18 heures 30. Mais une heure avant l'attaque, la compagnie Accoyer (ioe du 23e), qui devait attaquer le bois Caduc, à droite du Ier bataillon, rendait compte que, devant elle, les réseaux n'étaient pas encore entamés.
La préparation fut alors prolongée d'une demi-heure, et l'assaut reporté à 19 heures.
A droite, le Ier bataillon devançant, dans son impatience, de deux minutes l'instant prescrit, franchit sous un feu violent tous les obstacles et atteignit d'un seul bond la route Launois-Moyenmoutiers, son objectif, où il arriva en même temps que nos derniers obus. « Nous avons débouché sous une pluie d'obus, écrivait le capitaine Cornet-Auquier. Quelle mitraille! Quel enfer! Puis ce fut la course sous les obus à travers la fumée, la course folle sous les balles, et puis la victoire, la victoire totale, les Boches se rendant par paquets de 20, 30, 50, 100, abrutis, implorant, les mains jointes, les bras au ciel. » Emportés par leur élan, le lieutenant Gardet, 2 caporaux et 13 hommes de la 2e compagnie avaient même dépassé leur objectif et s'étaient installés au point M, où, isolés du reste du régiment, entourés de tous côtés, ils tinrent tête à l'ennemi et restèrent seuls, jusqu'au 9 au soir, sur des positions battues par le feu des deux artilleries.

Au centre, à 19 heures, à la minute fixée, avec un ensemble émouvant, les quatre compagnies du 3e bataillon débouchèrent de leurs parallèles sous les obus, tandis que derrière elles, d'un seul coup, tout le village de la Fontenelle s'embrasait. La ge compagnie vit tomber sous le barrage ses deux chefs de section de la première vague (lieutenant Fenech, aspirant Piquet). La 10e compagnie perdit son chef, le capitaine Charry, qu'un guetteur allemand, resté dehors malgré nos obus, blessa mortellement d'une balle au ventre, au moment où il atteignait la première tranchée boche. Mais ces pertes n'arrêtèrent pas l'élan du bataillon. Les derniers obus de notre artillerie, qui maintenant allongeait son tir, éclataient encore sur le plateau, que les capotes bleues y avaient déjà pris pied. La 9e, arrêtée par un fortin le tourna, et, en commençant le nettoyage dont elle était chargée, s'empara de deux mitrailleuses et d'un canon revolver de 59, en batterie à la Tour d'Angleterre. Les 10e, 11e, 12e franchirent sans y descendre les tranchées du plateau, puis dévalèrent jusqu'à la route de Launois, où elles s'emparèrent du chef de bataillon allemand, commandant la position. Un autre commandant de bataillon, capitaine venu prendre les consignes en vue d'une relève, fut capturé avec lui. Les éléments de tête du 3e bataillon, emportés par leur ardeur, dépassèrent même la route de Launois, fixée comme objectif final, et poussèrent sur Laître, où ils furent arrêtés par notre propre barrage. Derrière eux, sur le plateau, les prisonniers sortaient en foule des abris, criant « Pitié, Moussié » aux nettoyeurs, qui les poussaient en troupeau vers le village de la Fontenelle.

A gauche, le 2e bataillon progressait difficilement. Rassemblé à 18 heures dans le bois Mermod, il avait été pris sous un violent tir de 77, qui l'obligea à se replier plus à l'Ouest. A 21 heures, il était de nouveau prêt à déboucher, mais il tomba sous les violentes rafales des mitrailleuses ennemies établies sur le plateau à l'est du bois en Y. A la faveur de la nuit, le mouvement fut repris ; la 6e compagnie parvint à prendre pied, à 2 1 heures 30, dans l'ouvrage 38. A 23 heures, le reste du bataillon, se créant des passages dans les réseaux de fils de fer non détruits, débordait largement la position par le nord, encerclant et faisant prisonniers ses derniers défenseurs.

Dans le bois au sud-sud-est de Laître, une compagnie allemande fut si vite surprise par ce mouvement qu'elle s'enfuit en abandonnant armes, équipements et vivres. Le café était chaud à point et fit la joie des nouveaux arrivants.

Vers 20 heures, le nettoyage était à peu près terminé. Seul résistait encore le petit fortin auquel s'était heurtée la ge compagnie (il devait tomber le lendemain matin) et, sur la droite, le bois Caduc, dont l'héroïque compagnie Accoyer (10e du 23e), qui appuyait à droite l'attaque du 133e, n'avait pu franchir les réseaux intacts. Au lever du jour, nos troupes avaient non seulement rétabli leur ancienne ligne, mais encore occupé l'ensemble des positions allemandes jusqu'à la route Launois-Moyenmoutiers.