Fareins
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PHILIPPON Pierre


Ses origines


Pierre PHILIPPON est né le 28/10/1883 à Salvizinet dans la Loire.
Son père Gaspard avait 27 ans et était célibataire.
Sa mère Claudine née THUINON avait 22 ans.
Sur l'état civil son nom est écrit de façon différente :




 

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Pierre PHILIPPON mesurait 1.65 m; il avait les cheveux et les yeux châtain.
Au niveau instruction générale il est classé 3 : sait lire écrire et compter.
 

Sa vie avant la guerre
 


Recensement Saint Barthélemy Lestra 1891 - Le bourg - (Sa mère était décédée).

 - Antoinette née le 25/01/1885; mariée à Barthélemy Lestra le 14/07/1906 avec Auguste DUBUIS.
 - Pétrus né le 19/05/1888 (mère Perrine PONCET) décède de façon accidentelle en service commandé le 4/07/1917 à 15 h ; il est inhumé dans la même nécropole que son frère Pierre (tombe 582).
Il est tombé à contre voie d'un train le ramenant de permission; a été écrasé par un train.

Au moment du conseil de révision Pierre PHILIPPON exerçait le métier de jardinier à Feurs.
Il est ajourné 1 an en 1904.
Il est incorporé au 16e RI à compter du 9/10/1905.

Pierre PHILIPPON se marie le 20/06/1908 à Neuville les Dames avec Marie Martine BONHOMME.
Il fait un cours séjour à Saint Etienne en 1908 puis réside au Château de Fléchères à Fareins à partir de fin 1908.



Recensement Fareins 1911 - Château de Fléchères - (Propriétaire Humbert ARTAUD de la PERRIERE).

 - Gaston né le 2/06/1909 à Fareins; marié à Chatillon sur Chalaronne le 27/03/1943 avec Claudia MARBOZ; remarié à Bourg le 16/06/1947 avec Elise Suzanne TARDY; décédé à Bourg le 7/11/1971.
 - Jean né à Fareins le 20/08/1911; marié à Lorette le 9/11/1935 avec Jeanne Julie VOYNE (?); décédé à Saint Etienne dans la Loire le 13/11/1955.

La guerre

Pierre PHILIPPON est mobilisé le 4/08/1914 au 16e RI..
Il est tué le 18/12/1914 à Canny sur Matz (Oise).
Il a reçu la Médaille militaire à titre posthume le 4/05/1922 : "Soldat brave et dévoué; a trouvé une mort glorieuse le 18/12/1914 en se portant vaillamment à l'assaut près de Canny sur Matz."
Croix de guerre avec étoile d'argent.
Il est inhumé à la Nécropole Nationale de Beuvraignes (80 - Somme) tombe 449.

Historique du 16e RI

dont extraits :
Canny ! Ce nom évoque, pour ainsi dire, le souvenir d'une garnison. Le séjour y fut en effet de dix mois. Garnison plus riche, certes, en émotions et en rudes travaux qu'en installations confortables ou qu'en sites attrayants : un village plat et rectiligne sans cachet et sans pittoresque, sans caractère, un agglomérat de grosses fermes dont la culture de la betterave est le principal objet ; un simili château, au centre de la localité n'a d'autre intérêt qu'une cave spacieuse où élira domicile un Chef de Bataillon, avec ses services ; le tout en voie de destruction d'ailleurs car si les bombardements sont intermittents, ils atteignent parfois une grande violence, obus de rupture et obus incendiaires, rafales inopinées des 77 ou tirs des 150 qui durent des journées entières, les projectiles se succèdent à intervalles réguliers. La campagne environnante n'offre point de particularités naturelles, mais, pour ceux qui l'ont parcourue si longtemps les armes à la main, elle a des trésors historiques : la côte 91 couronné par le bois Verlot, dit bois triangulaire éternel objectif de nos feux d'artillerie, de nos coups de main, de nos attaques, repaire quasi mystérieux de l'ennemi ; l'arbre de Canny, observatoire agaçant qui épie sans cesse ; le bois impénétrable et les 21 peupliers qui bordent la route allant à Plessis-de-Roye ; la voie ferrée au ballast torturé par les marmites et la pioche, la Croix Brisée, autre palais d'hiver pour Chef de Bataillon, le Ravin de la Divette, qui usurpe la réputation de place d'Armes, quand on prête des intentions agressives à l'adversaire ; la Malmaison, la Taulette, la Potière, Balny, nids de batteries allemandes, le Plémont, orgueilleux dominateur qui semble plonger son regard jusqu'au fond des boyaux, la ferme Laroque, du nom de son premier locataire, P. C. du Colonel centre d'irradiation de toutes les forces agissantes du secteur ; le bois des Noirs, cimetière fortuit des tirailleurs qui participèrent du 20 au 25 septembre aux actions contre Lassigny et où se fait la liaison avec le régiment voisin, à droite de la tour Roland, spectre avancé de Lassigny, la ferme de Canny point de jonction avec le 98e R. I., à gauche, — le Matz seul vestige de douce poésie dans ce paysage ravagé par la guerre.
C'est dans ce décor qu'évoluera pendant près d'un an la vie régimentaire. Les premiers essais d'ébranlement du front ont lieu fin décembre 1914. C'est le régiment qui, dans le secteur de la Division, est désigné pour effectuer cette tentative : elle incombe au 1er Bataillon et doit avoir lieu le 17 décembre, sur le bois triangulaire. Des sapeurs du génie introduiront des charges allongées sous les réseaux de fil de fer barbelés qui protègent les tranchées allemandes et, par les brèches, l'infanterie passera, profitant du désarroi que provoquera chez l'ennemi un barrage subit et très bref de notre artillerie. Mais au jour dit, le génie, gêné par la clarté du temps, n'est pas en mesure d'agir et l'opération est remise. Elle se fait le lendemain 18 décembre, à 5 heures du matin. Les explosifs du génie ne produisent malheureusement qu'une destruction incomplète ; cependant quelques fractions pénètrent dans les réseaux, mais soumises à un feu meurtrier, elles sont clouées au sol et obligées d'attendre la fin du jour pour rentrer dans la base de départ (côte 91). Les pertes sont élevées (voir annexe N° 1), pour les effectifs engagés (2e et 3e Compagnies d'assaut) et témoignent de l'ardeur des exécutants. Au soldat BOSTVIRONNOIS (3e Cie), qui rentrait sans baïonnette un Officier demandait ce qu'était devenue l'arme : « Je l'ai laissée dans le ventre d'un Alboche », répliqua BOSTVIRONNOIS ; il reçut la médaille militaire et les galons de Caporal. Certains assaillants, entre autres le Sergent RIVIÈRE (2e Cie), n'avaient pas hésité pour parvenir jusqu'aux tranchées allemandes, à se glisser sous les fils de fer demeurés intacts et la plupart de ses imitateurs y restèrent. Et des positions françaises ont eu la tristesse, pendant quelque temps, d'apercevoir leurs corps, jusqu'au jour où après de multiples tentatives infructueuses, on put malgré la vigilance et le feu de l'ennemi, les ramener et leur donner une sépulture glorieuse.