Saint Didier / Chalaronne
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ROUSSE dit ROUSSEL Alphonse Benoit Eugène
Roussé

Ses origines


Alphonse ROUSSE est né le 16/09/1888 à Saint Didier sur Chalaronne au hameau d'Onjard.
Son père Jean Joseph Pierre avait 30 ans et était cultivateur.
Sa mère Marie Adrienne née SALLET avait 27 ans.
 

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Alphonse ROUSSE mesurait 1.66 m; il avait les cheveux châtain et les yeux roux.
 

Sa vie avant la guerre

 



Recensement Saint Didier 1911 - hameau d'Onjard -


Hameau d'Onjard

Au moment du conseil de révision il exerçait le métier de cultivateur.
Il est incorporé au 133e RI le 8/10/1909.
Il est libéré le 24/09/1911.

Le 1/09/1912 Alphonse ROUSSE se marie à Saint Didier avec Jeanne Marie Benoite DURAND née le 22/08/1890 à Saint Didier.
Le couple aura une fille Marie née le 27/09/1913; elle se mariera le 17/08/1940 à Saint Didier avec Pierre Joseph LATOUR.

 

La guerre

Alphonse ROUSSE est mobilisé le 2/08/1914 au 133e régiment d'infanterie.
Il est tué au col Mandray (Vosges) le 5/09/1914.

Il est inhumé à Mandray

Historique du 133e R I

dont extraits :
Le lendemain, 4 septembre, dès 3 heures, l'artillerie allemande commença en effet sur nos positions, et en particulier sur le col, une préparation d'une violence inouïe. Des 105 fusants arrosaient sans arrêt les bois, que les grands sapins, en s'abattant, emplissaient de longs craquements, écho sinistre de l'éclatement des obus qui venaient de les faucher. Pendant ce temps, l'infanterie ennemie, malgré nos 65 de montagne, qui, de leur côté, se multipliaient, - attaquait avec acharnement. On était si près que les commandements se mêlaient dans les deux langues. On se fusilla d'abord à 3 mètres, puis on en vint au corps à corps, au combat à l'arme blanche. Le 3e bataillon n'en résista pas moins toute la journée.
Le Ier, établi au sud des Journaux, avait eu à subir une préparation d'artillerie moins violente qu'au col, et les attaques ennemies furent repoussées avec pertes. Les Boches tentèrent alors de nous surprendre d'une autre manière. Se faufilant dans les bois, ils lancèrent des commandements en français, pour faire croire à une approche des nôtres. De fait, on n'osait tirer, mais, au moment où ils débouchèrent du taillis, un long crépitement courut le long de la tranchée et leur fit payer cher leur ruse déloyale. Leur fourberie n'avait pas réussi, qu'importait ? Pour venir à bout de notre résistance, ils allaient s'essayer à être lâches. Comme nous les avions arrêtés à notre droite, dans un champ qui, formant glacis, rendait notre tir meurtrier, une cinquantaine d'entre eux levèrent soudain les bras en l'air, comme pour se rendre. On cessa le feu. Un Alsacien sortit de la tranchée pour leur dire qu'il ne leur serait fait aucun mal et pour les engager à avancer. Toujours les bras en l'air, ils s'approchèrent. Tout à coup, arrivés à une trentaine de mètres, on les vit s'arrêter : derrière eux, d'autres soldats s'étaient dressés, tirèrent. L'Alsacien tomba. Indignés, nos hommes ouvrirent le feu avec rage et les massacrèrent tous.

Vers le soir, la gauche du bataillon signala que le contact était perdu avec le 3e bataillon. Des éclaireurs revinrent, après avoir essuyé des coups de feu de l'ennemi qui avait percé nos lignes entre les deux bataillons. La situation était critique : l'ennemi tirait déjà dans notre dos. Sans ordres, sans liaison, le capitaine Barberot ordonna la retraite sur Plainfaing. Il fallut agir vite et prudemment, car un clair de lune superbe emplissait les bois d'une demi-clarté, et l'ennemi nous encerclait de trois côtés. Escomptant déjà sans doute notre capture, il devait veiller. On partit un par un, en silence, dissimulant les canons des fusils et les fourreaux des baïonnettes qui pouvaient accrocher un rayon de lune et trahir la retraite du bataillon. Heureusement, lorsque l'ennemi s'en aperçut et tira au hasard au travers du bois, nos hommes étaient hors de danger. A Plainfaing, l'usine principale brûlait, il faisait clair comme en plein jour. Un ordre toucha alors le bataillon qui dut se rendre à Fraize.

Après le repli du Ier bataillon, le 3c, qui ne possédait plus que quatre officiers, restait isolé sur la cote 782 au nord du col, entouré à gauche par les Allemands qui avaient enlevé le col de Mandray et remplacé le Ier bataillon au Champ-de-France. Malgré la faiblesse de son effectif, — le bataillon était réduit à 150 hommes, — le commandant de Corn décida de rester sur la position, organisa des groupes de résistance et donna l'ordre formel de se défendre jusqu'à la mort, si l'ennemi attaquait. La nuit se passa, terrible d'angoisse pour les défenseurs décidés à faire leur devoir jusqu'au bout.

Cependant, au petit jour, un planton apporta l'ordre de repli, et cest sous des tirs de mitrailleuses et de mousqueterie que le 3e bataillon se retira et rejoignit, à Fraize, le bataillon Barberot.

Le lendemain, 6 septembre, le régiment quittait Fraize, pour arriver, au jour naissant, à Plainfaing et y organiser défensivement les hauteurs est et ouest formant la vallée de la Haute-Meurthe.