GONOD Benoit Joseph
Ses origines
Joseph GONOD est né le 1/01/1892 à Feillens au hameau de Limerol.
Son père Philibert avait 35 ans et était cultivateur.
Sa mère Marie née BLOUZARD avait 31 ans.
Signalement
Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment
du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Joseph GONOD mesurait 1.71 m; il avait les cheveux châtain et les yeux
jaune verdâtre.
Sa vie avant la guerre
Recensement Feillens 1906 - Brux -
- Jeanne Marie née à Feillens au hameau de Limerol le
27/04/1883; mariée à Feillens le 26/01/1903 avec Jean Joseph FROPPIER.
- Louise Albertine FROPPIER fille de Jeanne née le 21/01/1905 au hameau de
Brux; mariée à Feillens le 17/01/1927 avec Jean Marie Victor CATHERIN.
Au moment du conseil de révision Joseph GONOD exerçait le métier
d'instituteur.
Il est engagé volontaire pour 3 ans le 10/10/1912 au titre du 23e RI.
La guerre
Joseph GONOD passe au 68e régiment d'infanterie le 9/12/1914.
Il est nommé sous lieutenant à titre temporaire le 26/05/1915.
Il disparait le 25/05/1915 à Calonne, ouvrage de Cornouailles (Pas de
Calais).
Il est inhumé à la
Nécropole nationale La Targette à Neuville-Saint-Vaast (62 -
Pas-de-Calais) Carré 26, rang 7, tombe 6377.
Son décès sera fixé à cette date par le tribunal de Bourg le 29/07/1920.
|
Historique du 68e régiment d'infanterie. |
Fosse Calonne, 25 mai
Après une période de demi calme, le 25 mai, à ces hommes qui se sont
battus sans discontinuer, qui ont passé l'hiver dans une mer de boue,
aux hommes de l'attaque du 9 mai, on allait demander un nouvel effort.
Le 25, à 11 h 50, le 68e attaque les Ouvrages Blancs dans le secteur de
la Fosse Calonne.
Le 3e bataillon s'empare de la première ligne ennemie, et s'y maintient
pendant deux jours. Laissons parler le communiqué officiel qui dit : "
Les échecs subis hier par l'ennemi, dans la région d'Angres, et au nord
du massif de Lorette, ont déterminé de sa part une réaction extrêmement
violente. On s'est battu furieusement dans la soirée et pendant la nuit
; nous avons conservé tous nos gains. Nos troupes ont fait preuve d'un
courage et d'une ténacité magnifiques. Les Allemands ont d'abord
contre-attaqué l'ouvrage conquis par nous au nord-ouest d'Angres et ont
multiplié pour le reprendre, des efforts acharnés malgré le bombardement
exceptionnellement intense auquel nous avons été soumis, nous avons
gardé la totalité de nos nouvelles positions. Et la consécration, de ce
succès, c'es la citation à l'ordre de l'armée du 3e bataillon : "Le 3e
bataillon du 68e régiment d'infanterie, le 25 mai, sous l'impulsion
énergique de son chef de bataillon, le commandant POTRON, s'est emparé
d'un ouvrage allemand, fortement organisé et vaillamment défendu ; il
s'y est maintenu pendant quarante-huit heures malgré un bombardement
très violent, défendant le terrain pied à pied contre de nombreuses
contre-attaques allemandes qui lui ont fait éprouver de fortes pertes."
Mais il est, au milieu des combats les plus acharnés, des actes
d'héroïsme qui les dépassent.
Le lieutenant René LUCQUIAUD, né à Sommières-du-Clain dans la Vienne,
mort à 24 ans à Angres dans le Pas-de-Calais, le 26 mai 1915, a écrit,
mourant, sur un carnet taché de son sang, ces mots magnifiques : "Merci
à tous ceux qui ont combattu avec moi. Vous direz à mes parents que j'ai
toujours fait mon devoir." Il veut tourner un feuillet, mais ses
doigts poissés de sang en ont amené deux. Il continue de nouveau à
écrire : " Prévenir ma famille LUCQUIAUD à Bellevue, par Sommières." Et
il trace fermement cette phrase : "Je meurs heureux." Puis ces mots
qu'on ne peut déchiffrer qu'à peine : "Il ne faut pas m'emporter, parce
que les boches vont prendre la tranchée – 500 francs de mon argent pour
POUPARD (son ordonnance), - 500 francs pour les pauvres de chez moi." Et
l'on ne peut que s'incliner et pleurer.
|